Mirebalais : Les gangs défient l’État en démolissant le commissariat de police

Les groupes armés continuent d’imposer leur loi à Mirebalais, réduisant en poussière les symboles de l’autorité étatique. Après avoir incendié le commissariat de la ville, ils ont procédé mardi à sa destruction totale, marquant un nouvel échec cuisant pour les institutions haïtiennes.

À Mirebalais, l’effondrement de l’autorité étatique prend une tournure brutale. Après avoir pillé et mis le feu au commissariat central, des gangs lourdement armés ont été filmés en train de démolir ce qui restait du bâtiment, autrefois bastion de la Police Nationale d’Haïti. Les images vérifiées et largement relayées sur les réseaux sociaux montrent une scène choquante : des hommes, à visage découvert, détruisant méthodiquement un symbole de l’ordre public sous le regard impuissant – voire absent – des autorités.

Ce n’est pas un acte isolé. Une semaine plus tôt, les mêmes méthodes avaient été appliquées au commissariat de Saut-d’Eau. En tout, plus d’une dizaine de postes de police ont été détruits en l’espace de quelques mois, transformant des zones entières en territoires sans foi ni loi. Cette escalade de violence met en lumière l’incapacité chronique de l’État haïtien à protéger ses institutions, et surtout, sa population, livrée à elle-même.

Pendant que les bâtiments tombent pierre par pierre, c’est tout un pays qui semble glisser vers l’effondrement, au rythme des coups de masse et du silence assourdissant des autorités.

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