Haïti-Éducation : Un partenariat stratégique pour enrayer la faim dans les écoles et relancer la fréquentation scolaire
Port-au-Prince, le 15 avril 2025 — Dans un contexte marqué par une crise multidimensionnelle, le Fonds National de l’Éducation (FNE) et le Programme National de Cantines Scolaires (PNCS) ont paraphé ce mardi un protocole d’accord stratégique pour renforcer l’alimentation dans les écoles publiques d’Haïti. Cette démarche vise à assurer la distribution de repas chauds quotidiens à des milliers d’élèves à travers le pays, en priorisant les zones les plus vulnérables. L’objectif est double : améliorer les conditions d’apprentissage et lutter efficacement contre l’absentéisme scolaire.
L’accord, signé par la directrice générale du FNE, Mme Sterline Civil, et le coordonnateur général du PNCS, M. Kevenot Dorvil, repose sur un mécanisme de financement structuré prévu par la loi de création du FNE. L’article 27, alinéa h, de cette loi, stipule en effet que le Fonds doit soutenir les cantines scolaires. À travers cette collaboration, le FNE financera l’achat d’aliments, la logistique de distribution, et la formation des personnels impliqués dans la chaîne de préparation et de service des repas.
Pour les deux institutions, cette initiative va bien au-delà d’un simple apport nutritionnel. Il s’agit d’un instrument de lutte contre l’abandon scolaire, de soutien à la concentration des élèves, et d’un vecteur d’équité sociale. « Offrir un repas chaud chaque jour, c’est garantir à chaque enfant une chance de rester à l’école », a déclaré Mme Civil lors de la cérémonie de signature. Le PNCS prévoit aussi d’intégrer davantage de produits agricoles locaux, favorisant ainsi l’économie rurale et la souveraineté alimentaire.
Ce partenariat survient dans un contexte où plus de 60 % des élèves du primaire en Haïti souffrent d’insécurité alimentaire, selon les dernières données du PAM. Face à ce constat alarmant, la synergie entre le FNE et le PNCS apparaît comme une réponse pragmatique et structurante. Toutefois, le succès de cette initiative dépendra de la transparence dans la gestion des fonds, de la sécurité sur le terrain et d’un suivi rigoureux de l’impact réel sur la scolarité des enfants.
Guyno DUVERNE
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