L’Union des Journalistes du Nord d’Haïti dénonce 25 ans d’impunité dans l’assassinat de Jean Dominique
Le 3 avril 2000, Jean Léopold Dominique, un des plus éminents journalistes haïtiens et fondateur de Radio Haïti Inter, a été froidement abattu, ainsi que le gardien de sa station Jean Claude Louissaint. Aujourd’hui, 25 ans après ce double assassinat aussi crapuleux que tragique, l’Union des Journalistes du Nord d’Haïti (UJNH) dénonce l’inaction révoltante des autorités judiciaires et l’absence de justice pour ce crime odieux. L’enquête, qui piétine depuis un quart de siècle, n’a toujours pas permis de déterminer les responsables, ni de traduire en justice les auteurs matériels et intellectuels.
Jean Dominique, un ardent défenseur de la vérité, s’était fait un nom pour sa lutte contre la corruption et les abus de pouvoir en Haïti. Son assassinat n’était pas un simple acte de violence, mais un message clair visant à faire taire une voix dissonante et dérangeante pour les puissants. Son meurtre a laissé un vide immense dans le journalisme haïtien, un vide qui n’a cessé de croître avec le temps, tandis que l’impunité continue de régner en maître dans le pays.
L’UJNH, par la voix de son secrétaire général Hervé Delima, exprime son indignation face à l’inaction des autorités haïtiennes et exige une réouverture immédiate de l’enquête, menée de manière indépendante et transparente. “Il est impératif que justice soit rendue, non seulement pour Jean Dominique, mais aussi pour tous les autres journalistes haïtiens victimes de la violence et de l’intimidation. Les journalistes doivent pouvoir exercer leur métier sans crainte de représailles”, souligne-t-il.
Pour l’UJNH, la situation actuelle est inacceptable. L’impunité qui caractérise l’Haïti d’aujourd’hui est un terreau fertile pour la répression de la presse libre. Les appels à la communauté nationale et internationale sont donc plus urgents que jamais. L’avenir de la démocratie haïtienne dépend de la capacité du pays à offrir une protection réelle aux journalistes et à garantir une justice effective. L’assassinat de Jean Dominique et du gardien de sa station Jean Claude Louissaint ne doit pas rester impuni ; il en va de la survie de la liberté de la presse et de la démocratie en Haïti.
Guyno DUVERNE
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