Un ancien maire haïtien condamné pour des délits d’immigration après avoir menti sur son passé de violence politique
Jean Morose Viliena, ancien maire de la commune de Les Irois, en Haïti, a été reconnu coupable par un jury fédéral américain pour avoir frauduleusement obtenu une carte de résident permanent en mentant sur son passé de violences politiques. Il avait falsifié des informations concernant son implication dans des exécutions extrajudiciaires et d’autres actes violents en Haïti. Ces mensonges lui ont permis d’obtenir un visa pour entrer aux États-Unis en 2008, où il s’est installé avant d’être finalement dénoncé.
Le ministère de la Justice des États-Unis a exprimé sa ferme détermination à poursuivre ceux qui violent les droits humains et cherchent à fuir leurs crimes dans d’autres pays. Selon Matthew R. Galeotti, chef de la division criminelle du ministère, “la justice ne tolérera pas que des personnes ayant commis des violations des droits humains cherchent à s’installer aux États-Unis”. Le rôle clé des témoins et des victimes a été salué pour leur courage dans l’affaire, permettant ainsi de démontrer que Viliena avait menti de manière délibérée lors de sa demande de visa.
Viliena a exercé son pouvoir de manière brutale pendant son mandat, soutenu par un réseau politique violent dans le département de la Grand-anse (sud-ouest d’Haïti). Il a supervisé des groupes armés qui ont terrorisé la population locale. Parmi les actes de violence les plus choquants, on trouve l’assassinat d’un témoin en 2007 et l’attaque violente d’une station de radio en 2008, où des blessés graves ont été causés par les hommes armés de Viliena. Ces crimes ont contribué à la réputation de Viliena en tant que figure de la violence politique haïtienne.
La fraude aux visas dont a été victime le gouvernement américain est également un élément clé de l’affaire. Viliena, en remplissant son formulaire de demande de visa d’immigrant, avait faussement nié sa participation à des actes violents. Après avoir menti dans sa demande, il a reçu son statut de résident permanent, une carte verte, qu’il a utilisée pendant des années. Son procès s’inscrit dans une série d’initiatives visant à prévenir l’immigration clandestine d’individus impliqués dans des violations graves des droits humains. Viliena risque désormais une lourde peine, comprenant jusqu’à 10 ans de prison et des amendes pouvant atteindre 250 000 dollars.