Haïti-Accusations de corruption à l’Immigration: Le silence inquiétant du directeur général de la DIE
Le Réseau haïtien des journalistes anti-corruption (RHJAC) a récemment exprimé son inquiétude face à la gestion opaque de Jean Antoine Simon Fénelon, directeur général de l’Immigration et de l’Émigration. Selon plusieurs coordonnateurs d’annexes de la DIE, M. Fénelon est accusé de corruption et de détournement de fonds publics. Il aurait ordonné à ses collaborateurs de lui remettre les frais de passeports, qui s’élèvent à plusieurs millions de gourdes chaque semaine, en espèces, créant ainsi un climat propice à des malversations financières.
Des révélations font état d’une gestion désastreuse des fonds, car Fénelon aurait préféré que l’argent soit remis en espèces plutôt que de le déposer sur les comptes bancaires de l’institution, comme cela devrait être la norme. Pire encore, ceux qui refuseraient de s’y conformer seraient menacés de « transferts disciplinaires ». Ce comportement, qui rappelle des pratiques de gestion douteuse, soulève de vives inquiétudes parmi des employés du bureau de l’Immigration, qui souhaitent garder l’anonymat.
Les accusations ne s’arrêtent pas là. Des coordonnateurs affirment également que l’agence de voyage « Ave Maria », qui appartiendrait à Fénelon, retarderait l’impression des passeports pour les citoyens qui ne choisissent pas de recourir à ses services. Cela laisse entendre une volonté de favoriser des intérêts privés au détriment de la transparence et du service public, créant une situation de méfiance généralisée parmi la population.
Face à ces graves allégations, le RHJAC appelle les autorités compétentes, notamment l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), l’Unité centrale de renseignements financiers (Ucref), ainsi que la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CS-CCA), à diligenter une enquête et un audit sur la gestion de Jean Antoine Simon Fénelon. Dans un contexte où la lutte contre la corruption est cruciale, il est essentiel que toute la lumière soit faite sur cette affaire pour préserver la confiance du public dans les institutions publiques haïtiennes.
Guyno DUVERNE
duverneguyno@gmail.com
