Haïti en déroute : Dérives autoritaires, insécurité généralisée et appel au redressement
La situation en Haïti ne cesse de se dégrader, suscitant l’alarme au sein des organisations de défense des droits humains. Le Forum Provincial des Droits de l’Homme, l’Ordre des Défenseurs des Droits Humains (ORDEDH) et le Collectif Défenseurs Plus dénoncent fermement les dérives autoritaires par l’actuel équipe de transition en Haiti. Elles appellent à une mobilisation nationale en vue de restaurer l’État de droit, face à une gouvernance caractérisée par des violations systématiques des principes démocratiques. La non-intégration du secteur des droits humains au Conseil Électoral Provisoire (CEP) soulève des doutes sur la transparence des prochaines élections, déjà compromises par l’influence politique du Conseil Présidentiel de Transition.
En effet, le Conseil Présidentiel de Transition, déjà contesté, est accusé de bafouer les lois et principes fondamentaux en engageant le processus devant aboutir à la tenue d’un référendum constitutionnel et des élections générales dans un contexte de violences généralisées. La montée en puissance des gangs armés et la corruption gangrénant les institutions rendent toute consultation démocratique impossible. L’insécurité a paralysé le pays et l’intégrité du processus électoral est sérieusement compromise, tandis que les citoyens vivent dans la terreur des armes et du contrôle territorial des gangs. Les autorités en place semblent plus préoccupées par leur maintien au pouvoir que par la restauration des libertés publiques.
L’arrogance des groupes armés et la complicité de certains acteurs politiques et économiques alimentent la spirale de violence et de corruption qui sévit en Haïti. Dans ce climat de peur et de privation des droits fondamentaux, la population se trouve confrontée à une pauvreté croissante et à l’effondrement des services essentiels. L’éducation et la santé sont les premières victimes de cette instabilité, avec des écoles fermées et des hôpitaux en ruine, empêchant ainsi les haïtiens d’exercer leurs droits fondamentaux.
Face à cette crise, les organisations des droits humains signataires de cette note appellent à une action immédiate. Elles exigent une réévaluation du Conseil Présidentiel de Transition, avec des poursuites pour corruption et abus de pouvoir. Elles préconisent également la mise en place d’un gouvernement de consensus pour combattre la violence et organiser des élections inclusives et transparentes dans un cadre démocratique. Une large mobilisation citoyenne est désormais nécessaire pour garantir une transition vers la justice, la paix et la démocratie en Haïti.
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