Massacre à Bonga (Kenscoff) : Une communauté en détresse appelle au secours
Dans la nuit du 26 janvier 2025, la population de Bonga, dans la commune de Kenscoff, a été la cible d’une attaque d’une violence inouïe. Aux environs de 3 heures du matin, un groupe armé a envahi plusieurs localités, notamment Kafoubèt, Kikwa, Bwa Majo, Lahatte, Habitation Bawèt, Tèt Mòn, Platon Bonga, Ròch a Legba et Belo. Pris de panique, les habitants ont tenté de fuir, mais les assaillants ont semé la mort sur leur passage.
Le bilan est lourd : au moins 25 personnes ont été massacrées. Parmi elles, Lucien Lherisse, Madan Derilus, Verilus Sauveur, Volcy Mercidieu, Madan Saint Juste, Docius et Germain Lherisse ont été tués à Bwa Majo. À Kafoubèt, Madan Sainrilien, une veuve mère de quatre enfants, a été assassinée avec ses enfants. Trois figures religieuses, le pasteur Leris, le pasteur Raymond et le pasteur Dado, ont aussi péri sous les balles des criminels.
D’autres victimes ont été signalées dans plusieurs zones. À Lahatte, le fils de Lolo et plusieurs habitants ont été exécutés. À Habitation Bawèt et Tèt Mòn, les habitants parlent d’un nombre de morts encore inconnu, certains corps étant encore portés disparus. À Belo et Fucy, les assaillants ont brûlé des maisons avec des victimes encore à l’intérieur, rendant le décompte exact difficile.
Au-delà du massacre, les criminels ont incendié des écoles, des églises et des habitations, rasant des quartiers entiers et plongeant des centaines de familles dans le désarroi. Plus de 3 500 personnes ont fui la zone, cherchant refuge au centre-ville de Kenscoff et à Pétion-Ville. Certains dorment dans des abris improvisés, d’autres sont accueillis par des proches, mais la majorité reste livrée à elle-même, sans assistance humanitaire adéquate.
La famille de Joseph Jose, ancien magistrat de Kenscoff, a été particulièrement touchée. Sa mère, Madan Caristen, ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été exécutés à Kafoubèt. L’école dont il avait contribué à construire a été réduite en cendres, symbolisant la destruction totale du tissu social de la communauté.
Malgré les nombreux signaux d’alerte lancés par les habitants avant l’attaque, les forces de l’ordre n’ont pris aucune mesure pour prévenir ce carnage. Aujourd’hui encore, les gangs contrôlent des points stratégiques dans la région, notamment Kafoubèt, Belo et Fucy, et menacent de poursuivre leur avancée vers Kenscoff. La population, démunie, se sent abandonnée par les autorités, alors que l’urgence sécuritaire est plus que jamais d’actualité.
Face à cette barbarie, la population de Bonga refuse de céder. Malgré la peur, certains habitants ont opposé une résistance farouche aux assaillants, neutralisant plusieurs d’entre eux. Cependant, cette lutte est inégale. Sans un soutien immédiat du gouvernement et des forces de l’ordre, d’autres vies seront perdues, et tout un pan de la communauté risque de disparaître sous la menace des gangs.
L’heure est à l’action. La population de Bonga appelle au secours.
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