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Haïti devenue une plaque tournante de la drogue et le commerce d’anguilles utilisé pour blanchir les fonds, selon l’ONUDC

La Directrice exécutive de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Ghada Fathi Waly, a déclaré cette semaine qu’Haïti est devenue, au cours des dernières décennies, une plaque tournante du trafic de drogue, indiquant que les preuves suggèrent qu’un petit groupe d’individus conserve une influence considérable sur ce commerce depuis les années 80.

La responsable de l’ONUDC, qui intervenait lors de , lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur Haïti le mercredi 22 janvier, a révélé que d’anciens militaires haïtiens, d’agents des forces de l’ordre, de membres du Parlement et d’hommes d’affaires, opérant en Haïti et aux États-Unis, ainsi que dans d’autres pays de la région exercent leur influence sur le commerce de la drogue dans le pays caribéen.

Il est impératif de démanteler ce réseau profondément enraciné, a indiqué Madame Waly.

Evoquant des rapports, la directrice de l’agence onusienne a fait savoir que des personnalités politiques et du secteur privé utiliseraient l’industrie de l’anguille et autres espèces sauvages pour blanchir les revenus de la drogue. Les autorités haïtiennes ont besoin d’aide pour s’attaquer à ce problème, a-t-elle souligné.

La Directrice exécutive de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, a par ailleurs indiqué que les différentes coalitions de gangs tentent toujours d’étendre leur contrôle sur des territoires stratégiques, tout en se livrant à des confrontations meurtrières avec la population et les forces de l’ordre.

Selon elle, l’expansion territoriale de ces gangs résulte d’une action calculée, plutôt que d’une violence arbitraire, dans le but de contrôler les ressources, en collaboration avec les élites politiques et économiques.

Aujourd’hui, ces gangs se partagent environ 85% de Port-au-Prince et leur emprise sur le pays est facilitée par le trafic illicite d’armes, de drogues et autres ainsi que par la corruption et le blanchiment d’argent, démontre le sixième rapport de l’ONUDC.

Ghada Fathi Waly a déploré que, malgré l’embargo, armes et munitions continuent d’affluer en Haïti et de tomber entre les mains des gangs, soulignant que les saisies d’armes au cours de la période considérée ont été principalement signalées à Port Everglades, et non à Miami, alors qu’en Haïti, la plupart de ces saisies ont été signalées à Cap-Haïtien, et non à Port-au-Prince.

L’ONUDC réclame donc le renforcement des capacités pour enregistrer, contrôler et tracer les armes et les munitions en Haïti, y compris les armes saisies et les stocks privés. L’agence réclame aussi le renforcement des contrôles maritimes et terrestres entre Haïti et la République dominicaine, grâce à des équipements, des ressources humaines et un meilleur partage des informations. Des contrôles plus stricts sont nécessaires sur les navires qui quittent la Floride pour Haïti, mais aussi aux Bahamas et aux Îles Turques et Caïques, devenus points de transit.

Source : Service de presse des Nations Unies

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