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Port-au-Prince : L’abandon de MSF face à la violence aggrave une crise sanitaire sans précédent

La décision prise ce 19 novembre par l’Organisation Non-Gouvernementale Médecins Sans Frontières (MSF) de suspendre ses activités dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince traduit l’effondrement total du système de santé en Haïti. Entre attaques armées, insécurité généralisée et infrastructures sanitaires paralysées, les habitants de la capitale se retrouvent sans recours face à une crise humanitaire alarmante.

Médecins Sans Frontières, un pilier du secteur humanitaire de la santé en Haïti, a annoncé, le 19 novembre, l’arrêt de ses opérations à Port-au-Prince. Cette décision découle d’une série d’actes violents, notamment l’exécution de patients dans une ambulance et des menaces directes contre son personnel. L’insécurité croissante a rendu impossible la poursuite des soins, forçant l’organisation à suspendre toutes les admissions et évacuations médicales dans ses structures. Cette suspension survient alors que de nombreux hôpitaux privés et publics, comme l’Hôpital Université d’État d’Haïti (HUEH), sont hors d’usage en raison de l’emprise des gangs armés sur des zones stratégiques de la capitale.

La situation est tout aussi dramatique pour les patients tentant d’accéder aux rares centres hospitaliers encore fonctionnels à Port-au-Prince. Les routes principales, contrôlées par des gangs ou barricadées par la police, transforment chaque trajet en un véritable calvaire. Les habitants, désespérés, se tournent vers des options dangereuses comme des traversées maritimes sur des embarcations précaires ou des trajets à moto sur des sentiers de montagne dégradés. Pendant ce temps, ceux qui restent bloqués dans la capitale n’ont d’autre choix que de subir : accouchements sans assistance, malnutrition infantile non traitée, et victimes de violences sans secours.

Dans un pays où l’État se montre impuissant face à la crise, le départ de MSF marque un tournant tragique. Cette suspension souligne l’urgence d’une action internationale coordonnée pour prévenir un désastre humanitaire encore plus grave. Pour les Haïtiens, la santé, un droit fondamental, semble désormais hors de portée, transformant la lutte pour la survie en une bataille quotidienne sans issue.

pascalfleuristil2018@gmail.com

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Pascal Fleuristil

Je suis Pascal Fleuristil, originaire de l'Arcahaie. J'ai étudié la communication à l'ISNAC. Passionné du journalisme, j'intéresse à tous les sujets d'intérêt général.

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