Culture

Une idée du “Festival des idées-Ench ap li”

Festival des idées ; Ench ap li, une activité culturelle de «Sant kiltirèl louvri je » et « bibliyotèk minisipal Ench » visant à une échange d’idées, de compétences et de connaissances dans la communauté hinchoise dans l’ultime but d’une transformation sociale. Une carence de ces types d’activités culturelles est remarquée non seulement, au sein du pays d’une manière générale mais aussi, au sein de ladite communauté d’une manière spécifique. Ainsi, il en résulte un besoin à assouvir par ces deux entités communautaires « Sant kiltirèl louvri je » et « bibliyotèk minisipal Ench ». Cette carence ne date pas d’aujourd’hui, dans un article publié en 2015 par « Le nouvelliste », un journal populaire haïtien, titré « Haïti où la culture se meurt au quotidien » l’auteur, Dominique Domerçant , montre à quel niveau que la culture du pays tend à disparaître puisque cette dernière n’est prise en charge que par des acteurs zombifiés et marginalisés. Ainsi, Sant kiltirèl louvri je et bibliyotèk minisipal Ench ne trouvent-elles pas de très bonnes raisons pour lancer une telle activité. Pourquoi un festival des idées à Hinche? Qu’en est-il ? Quelles idées favoriseront la transformation sociale souhaitée? Ench ap li ? Comment comprendre « Ench ap li »?

En tentant de répondre à ces interrogations, nous espérons mettre à nu cette activité dans le simple but de vous encourager à y prendre part.

 

Pourquoi un festival des idées à Hinche? Qu’en est-il ?

27 décembre 2020 marquera la date de la grande première du Festival des idées ; Ench ap li. Cette activité sera organisée à la place de Charlemagne Péralte de Hinche, à compter de huit (8) heures du matin à 16 heures. Au programme on aura droit à : une exposition de livres et une vente signature, une conférence dotée d’un sujet qui révèle notre réalité sociale « Quand résister n’est plus un choix », un concours de texte dont les gagnants bénéficieront de primes surnommés François Borgella Charlemagne Masséna Péralte et enfin un spectacle culturel (musique, danse et récital).

Malachy Bastien, le coordonnateur général de Festival des idées, dans l’un de ses articles titré « Une génération trahie : Hinche mise en croix » , a fait une analyse du comportement de la génération hinchoise face à la situation actuelle du pays, et a évoqué une uniformité dans le comportement de la population face au vague des mouvements sociaux du pays à cette époque, et décide de produire l’article dans le but de se rendre utile à ses compatriotes, les éclairer et dévoiler l’idée et la conception de la cité de Charlemagne Péralte, une zone de résistance. Cohérent dans ses actions jusqu’à date, Malachy Bastien offre encore une fois à ces compatriotes une activité visant à les déconstruire pour les reconstruire tels sont les objectifs de ce grand évènement.

Parmi les grands objectifs de cette activité, nous pouvons citer, l’un des plus importants, le rétablissement du sentiment de la population pour l’importance de la culture, son effectivité et ses conséquences, jugé important vu que la culture est l’ensemble des représentations, des valeurs, des institutions et des techniques propres à un groupe social . Par conséquent, la culture reste et demeure le premier outil à manipuler si l’on souhaite, en Haïti, une transformation sociale ou un changement social. Alors, comment comprendre les « idées » que festival des idées aura à véhiculer ?

 

Quelles idées favoriseront la transformation sociale souhaitée?

Normalement, les transformations sociales résultent d’efforts humains, qui impliquent surtout des changements d’ordre social et culturel ce qui implique que Sant kiltirèl louvri je » et « bibliyotèk minisipal Ench doivent non seulement poser des actions, mais pas n’importe lesquelles mais les bonnes qui canaliseront au mieux la communauté à l’objectif visé. Il est alors devenu essentiel d’analyser de fond en comble le contenu de ladite activité afin de mieux comprendre ce que cette dernière pourrait bien générer comme idées. Qui sont les invités à cett activité ?

Lewis Ampidu Clorméus, docteur en sociologie, enseignant à l’Université d’État d’Haïti, chercheur associé aux Sciences Sociales du Religieux (CéSor) de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) de Paris. Il est auteur de nombreux articles et ouvrages scientifiques, s’intéresse surtout aux relations de l’Etat et les religions en Haïti, à la gestion du patrimoine culturel et à l’histoire intellectuelle.

Georges Eddy Lucien est géographe et Historien, directeur du laboratoire des mondes américain (LADMA, école normale supérieur) auteur de plusieurs livres sur les recompositions territoriales et politiques urbaines.

Les artistes sont, eux aussi, minutieusement choisis et reflètent largement le sujet de la conférence déjà mentionné « Quand résister n’est plus un choix ».

Kébert Bastien, un jeune artiste faisant partie de nos rares artistes qui résistent, critiquent à travers leur musique, sera au rendez-vous.

En outre Ricardo Boucher, Grès balèn, Kav-alye, Québé, Sanderno, Black Delva, Domini Raisin, Lecho l’homme liquide, Rousman Dorlys, Cial et Alcimé Hégène seront tous présents pour assurer l’animation musicale.

Ainsi, il est encore visible que le contenu du Festival des idées prouve encore une fois la cohérence du coordonnateur qui s’évertue à se rendre utile à sa communauté en les proposant un spectacle aussi bien constitué d’un point de vue culturel et intellectuel.

 

Ench ap li ? Comment comprendre « Ench ap li »?

L’acte de lire consiste en une capacité que possède le lecteur à établir, non seulement, une relation entre les séquences de signes graphiques d’un texte et les signes linguistiques propres à une langue, mais surtout, en une prise de connaissance du contenu d’un texte écrit . De ce fait, la lecture n’est pas seulement le fait de pouvoir lire les mots, dans le sens de pouvoir les prononcer, mais aussi de lire pour apprendre et pour comprendre, et c’est là que ça se complique. Savoir lire c’est tout aussi savoir questionner un texte, identifier l’idée générale, saisir le texte dans son contexte spécifique, organiser logiquement les informations, mettre en valeur certaines informations tout en neutralisant d’autres. Ainsi, comment serait-il aussi facile de dire Ench ap li ? Sachant que l’attention et la concentration sont liées à une bonne lecture, comment lire dans un pays si troublé par les crises socio-politiques de tous les jours ? Ainsi, « Ench ap li » ne serait-il pas un simple discours visant à susciter la communauté hinchoise à la lecture.

Festival des idées reste l’une des rares activités culturelles offrant à la communauté hinchoise une possibilité d’autoanalyse, d’autocritique, pour enfin se réorganiser en un groupe conscient. Concours de textes, exposition de livres et vente signature, visite guidée, conférence et prestations artistiques tous réunis en une journée d’épanouissement et d’apprentissage.

  « Rezilta inyorans se betiz »

 

Ruben Jephté : Musicien / Étudiant en Anthroposociologie (Faculté d’Ethnologie) 

P.S: Image d’illustration: Bassin Zim

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.