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Guerre de petits chefs au sein de l’opposition: revendications populaires négligées!

 

La mobilisation populaire peine à redémarrer. Des mouvements ont eu lieu aux Gonaïves, à Saint-Marc et à Port-au-Prince, mais le courant ne passe pas encore tout à fait. Cela ne veut pas dire que les citoyens sont démobilisés. Au contraire, toutes les conditions sont réunies pour la reprise effective de la mobilisation anti-gouvernementale. Il ne reste que le gouvernement qui, comme d’habitude, par sa maladresse phénoménale, agit toujours de manière à mettre le feu aux poudres.

Après plus de deux mois de soulèvement, un calme précaire est revenu au pays. Les activités ont repris, certes, mais rien n’a changé dans les conditions de vie de la population. Le pouvoir en place qui n’inspire confiance vraisemblablement qu’à ses partisans, jubile comme si tout était normal. Cependant, les revendications populaires que le régime des tèt kale a toujours méprisées, demeurent inchangées.

Le pouvoir en place dont le comportement agace et exacerbe la colère populaire, tente de détourner l’attention du public sur ses problèmes réels pour porter le débat sur la fin du mandat des députés, de 2/3 des sénateurs et la formation d’un soit-disant gouvernement d’union nationale. Le pays n’est pas prêt à oublier déjà les morts et les blessés enregistrés dans son camp lors du dernier “pays lock” (pays bloqué). Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées et blessées par balles soit par des policiers soit par bandits armés à la solde du pouvoir tandis que d’autres sont emprisonnées.

Il est navrant de constater que le faux débat introduit dans l’opinion publique à grand renforts de propagande soutenu par l’appareil idéologique du pouvoir en place, devient carrément le point focal même de l’opposition qui semble se laisser prendre dans le piège du régime en pace. La stratégie du régime a marché. Malheureusement!

Pire encore, une guerre de petits chefs éclate au sein de l’opposition. Tout le monde ou presque, est en quête de visibilité et veut être chef alors que les revendications populaires sont négligées. Ça fait l’affaire du régime décrié du PHTK. On veut être au devant de la scène et leader de l’opposition sans en faire preuve d’aucune capacité à rassembler tout le monde pour faire avancer la lutte populaire.

Le vide institutionnel qui aura lieu à partir de ce lundi 13 janvier 2020 est un problème sérieux qui était prévisible, mais voulu par nos dirigeants incapables de gérer la chose publique. Aucune disposition n’a été prise pour anticiper cette crise. Ça sert leurs intérêts, pas ceux du pays. Le pays ne figure même pas parmi leurs priorités. Peu importe la profondeur de cette crise multidimensionnelle, elle ne peut constituer une plus grande préoccupation que le dossier Petrocaribe, les massacres de la Saline, de Carrefour-Feuilles, de Tokyo, de Cité Soleil, de Mariani et du Bel-Air.

Ceux qui négocient des miettes du pouvoir pour satisfaire leurs ventres et leurs bas ventres doivent se rappeler du sacrifice de nos compatriotes qui ont été massacrés juste parce qu’ils réclamaient le changement d’un système qui arrive irrémédiablement à sa fin. Et ceux-ci doivent également se rendent à l’évidence qu’ils se font complices des auteurs des récents massacres commis dans le pays. La population a les yeux fixés sur eux. Leur trahison est une faute grave et impardonnable….

Stevenson Tivil
Petrochallenger
Citoyen engagé

Port-au-Prince
Le 09 Janvier 2020

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.