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Comprendre les élections présidentielles américaines, à travers le Collège Électoral

C’est le Collège Électoral, pas le vote populaire qui détermine en fait le Président des États-Unis. Le Collège Électoral est une institution américaine unique créée par la constitution. Parce que les pères fondateurs de la nation voulaient que le Président soit choisi par les élites, non pas directement par le peuple. Donc, ils ont, à travers des pré-requis constitutionnels, créé le Collège Électoral, un corps d’électeurs qui sont chargés uniquement à la tâche de voter pour le Président et le vice-Président. Bien que les fondateurs croient en un gouvernement représentatif, ils hésitaient à placer le choix du Président directement entre les mains du peuple.

Pour comprendre comment les candidats ont planifié  et ont mené  à bien les stratégies d’élections générales, il est important de garder à l’esprit l’objectif ultime qui est de gagner la majorité des votes du Collège Électoral. Soit 270 sur une majorité de 538.

Plus de deux cents auparavant, les délégués de la convention constitutionnelle ont rejeté les deux plans les plus populaires pour choisir un Président. Ils estimaient que la sélection du Président par le Congrès violerait la séparation du principe des trois pouvoirs, mais ils n’avaient pas non plus suffisamment confiance dans la sagesse du peuple pour approuver l’élection populaire directe.

Le plan conçu a été compliqué, à savoir que chaque législature de l’État serait de choisir les électeurs, par quelque moyen que cela implique, est égal au nombre total des sénateurs et des représentants au Congrès. L’idée est que les électeurs se rassemblent à l’heure fixe dans leur capitale de l’État respectif et cassent chacun deux votes pour le candidat présidentiel. Ensuite, le vote sera transmis au gouvernement de siège et ouvert une prise en compte lors d’une session conjointe du Congrès. Le candidat qui a reçu la grande majorité des votes électoraux, à condition que la majorité de la moitié plus un ait été obtenue, serait déclaré Président. Si aucun des candidats reçus, à la majorité, donc la Chambre des représentants vote par les États (une délégation de l’État, une voix) serait de choisir le Président parmi les candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix.

Pour être plus précis, les élections présidentielles américaines sont fondées sur le suffrage universel indirect où les électeurs désignent leurs représentants qui forment le Collège électoral chargé à son tour de choisir le Président. « Le 12e amendement introduit le concept Collège électoral dans l’organisation des élections. Il offre la possibilité à chaque État d’être représenté par des Grands électeurs ». À cette date, le Collège électoral compte 538 membres selon lequel les États sont représentés en fonction de leur population. Tout candidat à la magistrature suprême, pour gagner les élections présidentielles, doit nécessairement obtenir aux élections 270 des 538 voix. Dans le cas où aucun candidat en lice n’obtiendrait cette majorité, la balle revient au camp des représentants à la Chambre au Congrès de se réunir immédiatement en session pour élire le Président. « Dans l’histoire des États-Unis, cette exception précitée s’est produite à deux reprises au XIX e siècle (1800 et 1824). Quant au vice-Président, c’est au tour de la Chambre du Sénat de le choisir. »

Les Grands Électeurs

Les Grands Électeurs sont souvent choisis parmi les élus locaux, les dirigeants du Parti. Les Grands électeurs sont chargés d’élire au nom du peuple américain le Président à l’élection présidentielle de novembre. Regroupés dans tous les cinquante (50) États, ces Grands Électeurs s’engagent à voter soit pour le Président issu du parti républicain ou démocrate.

Tout en tenant compte de l’aspect démographique, le nombre de délégués varie d’un État à l’autre. « La quantification se fait à partir de la densité de la population pour l’État en question. La constante de l’équation reste le nombre de sénateurs et représentants. Généralement, tous les États ont deux sénateurs et au moins un représentant, ce qui fait un total de 3 Grands électeurs au minimum. Prenons en exemple Wyoming, cet État compte trois Grands électeurs alors que la Californie, l’un des États le plus peuplé, en compte 55. Il s’agit de tout un système mis en place par la Constitution de 1789. L’article II indique simplement qu’aucun membre du Congrès « ni aucune personne tenant des États-Unis une charge de confiance ou de profit » ne pourront être nommés Grand électeur. L’exception faite du district de Columbia situé à Washington D.C. qui n’a aucun représentant doté d’un droit de vote au Congrès, mais compte cependant trois Grands électeurs. »

Selon ce système nommé « Grands Électeurs », on peut avoir remporté le vote populaire et perdre les élections. Lors des présidentielles de novembre 2000 opposant le candidat républicain, l’ancien gouverneur du Texas, George Bush contre le démocrate, le vice-Président Al Gore. « Avec 48,3 % des voix, le vice-Président avait devancé le candidat républicain George Bush (47,8). Tandis qu’Al Gore a perdu les élections de 2000 parce qu’il ne comptabilisait pas le nombre requis de 270 Grands électeurs. Il ne s’agissait pas d’une grande première dans l’histoire électorale des États-Unis. Ce même cas avait été produit en 1824, 1876, 1888. »

Le cas le plus récent concerne les présidentielles de novembre 2016 opposant le candidat républicain, Donald Trumpcontre la candidate démocrate, l’ancienne première dame, Hillary Clinton. Tout en perdant les élections présidentielles face au candidt républicain Donald Trump, HillaryClinton a pourtantremporté le scrutin populaire.  «Il s’est posé en adversaire du système et c’est pourtant ce système qui permet à Donald Trump de devenir président des Etats-Unis. Alors que le milliardaire a remporté 290 grands électeurs, soit plus que la majorité absoluenécessaire pour être élu (270), Hillary Clinton, qui a reconnu mercredi soir sa défaite, a pourtant obtenu davantage de voixdans les urnes: 59.624.426 pour la candidate démocrate contre59.424.248 pour le républicain. »

Une situation qui peut être suprenante pour le reste du monde surtout dans les pays ou on gagne les élections á partir des votes populaire. « mais qui n’en est pas moins parfaitement légale: pour devenir président des États-Unis, le 12e amendement de la Constitution américaine stipule qu’un candidat doit remporter l’assentiment d’au minimum 270 grands électeurs composant le «Collège électoral», soit les 538 grands électeurs répartis à travers les 51 États américains et le district de Columbia. Enrevanche, la Constitution ne contraint pas le candidat à obtenirla majorité dans les urnes. Ce système de suffrage universel indirect nécessite alors de remporter 51 % des scrutins dans de grands États tels que la Californie, le Texas, ou la Floride, pour rafler la totalité des grands électeurs, soit respectivement 55, 38 et 29 électeurs. »

Ce système électoral, critiqué par certains, « dont Donald Trump lui-même en 2012, comme étant anti-démocratique, a permis à quatre reprises d’ériger un candidat en président sans qu’ildétienne pour autant la majorité des voix. Au cours du XIXesiècle d’abord, ce «décalage» a été observé lors des élections disputées de Rutherford B. Hayes en 1876, de Benjamin Harrison en 1888 et de John Q. Adams en 1820, ce dernier étant devenu président suite à un vote du Congrès, n’ayant obtenu une majorité absolue au collège electoral. »

Donc, cette année encore, les choses sont restées les mêmes.  Entre Trump et Biden, sur 538 grands électeurs (435 députés, plus 3 autres pour le Disctrict de Columbia et 100 sénateurs), celui qui aura les 270 grands électeurs, sera le gagnant des élections de novembre.  Si c’est Trump, il restera le.  Si c’est Biden, il deviendra le 46e chef d’État américain.

NB : Mis à part des État indécis qui peuvent à n’importe quel moment balancer dans un camp ou dans un autre les élections présidentielles américaines, les suivants sont des États avec de grands électeurs qui peuvent à eux-seuls faire une très grande différence le 3 novembre.

Californie               55

Texas                     38

Florida                   29

New York               29

Pennsylvanie         20

Illinois.                   20

Ohio                       18

Michigan.               16

Georgie                  16

Caroline du Nord.  15

New Jersey.           14

Virginia.                 13

Washngton.            12

Indiana                   11

Massachussetts.      11

Tennessee.              11

Minnesota              10

Missouri                 10

Wisconsin.             10    

Le reste sont des États entre 3 et 9 grands électeurs.

Prof. Esau Jean-Baptiste

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1- Esau Jean-Baptiste. Pour mieux comprendre les électionsprésidentielles américaine.

Publié en février 2020 par la maison d’édition, Dédicaces, Canada/Etats-Unis

 

 

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.