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Haiti / Insécurité: Des Pauvres Bandits !

_En Haïti, il est connu de tous que les bandits sont naturellement pauvres, généralement misérables, souvent sans culture et majoritairement marginalisés dans des bidonvilles. Et pourtant, les armes et munitions qu’ils utilisent pour accomplir leur mission coûtent excessivement chères, dans un pays où le dollar américain vaut plus de 120 gourdes officiellement, le taux d’inflation dépassant déjà plus de 23 %. Comment les gangs sont-ils alimentés en armes se demande-t-on ?_

La commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion (CNDDR) n’a de cesse de répéter que des autorités du pouvoir de l’État, du secteur économique et politique ou de la mafia soit-dit en passant, fournissent des armes de gros calibres et des bals aux pauvres jeunes des quartiers populaires transformés en Bandits, et donc illégaux.

À la lumière des conventions signées ou ratifiées par Haïti et les Etats-Unis, la France et le Canada par exemple sur le trafic illicite d’armes à feu, la criminalité transnationale, le Core Groupe, les autorités actuelles, faut-il croire qu’ils ne sont pas tous au courant de qui alimentent en armes et munitions les gangs en Haïti et comment ?

Assurément, personne n’est épargné de la criminalité en Haïti. Pas même ceux qui sont les mieux protégés, rien qu’en imaginant tous les bandits réunis retournant les armes contre leur fournisseur. Faudrait-il qu’un ministre ou un Ambassadeur soit attaqué pour que les autorités appréhendent l’ampleur du danger et agissent véritablement contre la prolifération des gangs armés en Haïti ?

N’y-a-t-il pas lieu de se demander si des autorités censées combattre le banditisme, les trafics illicites de drogue, et d’arme à feu se trouvent impliquées de très près comme de loin dans ces actes, pourront-elles vraiment lutter contre ? Sachant que les effets pervers de la ganstérisation du processus électoral en Haïti échappent, après coup, au contrôle des élus, président, sénateurs, députes, Maires ou autres ? Sans compter des distributions d’armes pour exécuter des missions criminelles, distributions après lesquelles les armes ne sont pas nécessairement récupérées.
Qui ne connait pas qui vendent les armes en Haïti, comment et où ? Secret d’État ou de polichinelle ! C’est d’ailleurs pourquoi plusieurs organisations de défense de droits humains se sont accordées à conclure que le banditisme autant que certains massacres en Haïti, sont de souche Étatique.

À la lumière du dernier rapport de la Cour supérieure des comptes et du Contentieux administratif sur la gestion des fonds Pétro Caribe, en plus du fait que ces fonds destinés au peuple haïtien soient dilapidés, cette même population dont la majorité croupit dans la misère la plus abjecte, est dans la ligne de mire des bandits qui les tuent par bal en toute impunité.

Devant cet état de fait, faut-il attendre d’être victime de la machine infernale du banditisme pour pleurer sur son sort, et ensuite rien du tout ?

 

_Par Ecclésiaste Baptiste_

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.