Brésil: l’ancien président Lula da Silva lâche ses coups contre Jaïr Bolsonaro
Au Brésil, l’ancien président Lula (2003-2010) remonte au créneau. Placé en liberté provisoire après ses condamnations pour corruption, il affirme toujours vouloir prouver son innocence. Dans une interview accordée à l’Association des correspondants étrangers à Sao Paulo, Lula a également critiqué avec virulence le président Jaïr Bolsonaro. Selon Lula, Jair Bolsonaro est « le produit de l’élite brésilienne », et il ne sait pas gérer la pandémie du coronavirus.
« Si le Brésil avait suivi les règles du bon sens et avait fait ce qu’il devait faire, on ne se retrouverait pas aujourd’hui avec un bilan de 90000 cadavres, qui transforment Bolsonaro en un génocidaire». Les peuples autochtones en Amérique latine sont particulièrement en danger face à cette nouvelle maladie, en raison de la faiblesse de leurs systèmes immunitaires et de siècles de négligence de l’État.
Selon l’Organisation panaméricaine de la santé, au moins 20.000 personnes sont infectées par le virus dans le bassin de l’Amazone, où certaines zones ne sont accessibles qu’en bateau. Le Brésil et le Pérou sont particulièrement touchés. En mai dernier, le maire de Manaus avait d’ailleurs lancé un appel à l’aide internationale. Le Brésil est aujourd’hui le pays le plus meurtri par la pandémie au monde, après les Etats-Unis.
Lula critique la soumission inconditionnelle du Brésil envers Washington. Il qualifie Jair Bolsonaro de «lèche-bottes» de Donald Trump, rapporte un correspondant de RFI à Sao Paulo, Martin Bernard. Confiné depuis mars dans son appartement de Sao Bernardo do Campo, l’ancien président accuse le leader de l’extrême droite brésilienne de détruire la politique internationale élaborée par son gouvernement au début des années 2000. « Le Brésil a une dette envers l’Afrique en raison de 350 années d’esclavage. Le Brésil ne peut pas payer cette dette en argent. Mais elle doit faire preuve de solidarité, avec des transferts de technologie, avec la création d’universités pour aider l’Afrique à se développer ».
Source : RFI