POLITIQUE

États-Unis / Élections: Qui sera le colistier sur le “ticket” démocrate pour les présidentielles américaines de novembre 2020?

Alors que les primaires démocrates ne sont même pas encore terminées, tous les regards étaient déjà tournés vers les élections générales de novembre 2020. A présent, l’on demande avec insistance: qui sera le deuxième personnage du ticket des démocrates?

Élu en même temps que le président par le Collège Électoral (composé des 538 grands électeurs), le Vice-président des Etats-Unis est le premier personnage sur la ligne de succession présidentielle, en cas de décès, de démission, d’incapacité ou de destitution du Président. Ainsi, “le choix du candidat à la vice-présidence repose sur des considérations hautement électorales comme par exemple: un candidat qui puisse renforcer le candidat à la présidence dans les Etats. Le choix peut aussi permettre d’unifier le parti et de le mettre en bon ordre de bataille pour la campagne électorale dans le cas de primaires divisant le parti”.

Le choix d’un Vice-président se fait de telle façon que le candidat nominé puisse balancer sa campagne et augmenter ses chances de gagner. Par exemple, si le candidat nominé est libéral, donc on l’encourage toujours de faire choix d’un colistier conservateur. Et s’il vient du Nord, il est aussi recommandé de choisir quelqu’un du Sud. Question de faire la part des choses, de partager et d’unifier du même coup.

Les commentateurs, les analystes politiques et les experts des présidentielles américaines identifient quelques critères qui peuvent pousser un candidat nominé et son équipe à choisir un colistier, et montrent l’importance de ce poste dans le processus électoral. Selon eux, la sélection du candidat Vice-président ne se fait pas seulement sur la base d’ un coup de coeur ou encore moins d’une sorte de coup de foudre politique.

Tout d’abord, le candidat qui est désigné pour représenter son parti aux élections présidentielles a intérêt à avoir des atomes crochus avec son successeur potentiel. Ensuite, son colistier doit avoir les capacités pour attirer et gagner le vote des votants indécis. Il peut provenir d’un Etat pivot (Swing State) ou d’une région aux antipodes de celle du candidat présidentiel; être un ancien compétiteur aux primaires, ou appartenir à une aile différente du parti; enfin, appartenir à une minorité ethnique ou être d’un autre sexe que le candidat.

Au cas d’une victoire de son parti, le VP étant quelqu’un qui devrait être à la tête du Sénat, donc son choix pourrait être quelque chose bien calculé; quelqu’un ayant l’expérience au Congrès, ou tout du moins, qui connaît les rouages et recoins de Washington D.C. ou qui peut naviguer les méandres de l’establishment politique américain. Parmi tous ces atouts, la jeunesse est aussi recherchée surtout lorsqu’on a un candidat qui n’est pas trop jeune, histoire d’être plus au diapason avec les idées et les desiderata des nouvelles générations montantes.

Cependant, choisir un Vice-président n’est pas toujours un exercice facile. A côté de l’expérience, la formation académique, l’origine et la popularité du colistier, il y a encore d’autres critères aussi importants à tenir compte par le candidat à la présidence. Les exemples suivants des anciens candidats aux présidentielles américaines durant les cinquantes dernières années sont des cas classiques qui peuvent illustrer cette situation: “John F. Kennedy avait voulu faire oublier son côté ‘bonne famille’ en priorisant les services d’un candidat du ‘terroir’, le Texan Lyndon B.Johnson. Le centriste Bill Clinton s’était associé à Al Gore, réputé plus à gauche, qui lui même, avait ensuite fait équipe avec le consensuel Joe Liberman. Barack Obama avait choisi, en 2008, le vieux routard Joe Biden pour masquer sa relative inexpérience. Cette même année, le vétéran John Mc.Cain avait créé la surprise en choisissant Sarah Palin, afin de contrebalancer le côté historique de la nomination du premier candidat noir à la Maison Blanche”.

Qu’en est il du vieux routard Joe Biden en 2020?

Qui sera le colistier de Joe Biden? Disons de préférence colistière puisqu’il avait promis de faire choix d’une femme. Depuis cette promesse, plusieurs noms comme la Sénatrice Tammy Baldwin, la mairesse d’Atlanta Keisha Lance Botton, la Sénatrice Elizabeth Warren, la Députée Val Demings, la Sénatrice Tammy Duckworth et la Sénatrice Kamala Harris sont autant de candidates dans la longue liste de potentielles VP. Elles sont blanches, noires et Latinos avec une tranche d’âge oscillant entre la cinquantaine et la soixantaine.

Pour contrebalancer les choses et en même temps faire face à de nombreuses critiques à son égard, le candidat de 76 ans et 77 au moment de sa probable investiture, le vieux routard Joe, choisira t-il une colistière plus jeune? Si oui, le candidat blanc, Joe Biden va-t-il considérer une noire ou Latino dans les sérails du parti démocrate?

Après la mort de George Floyd par des policiers blancs du Minneapolis et qui a causé des soulèvements dans tout le pays, le choix d’une colistière noire semble de jour en jour s’imposer davantage à Biden.

De George Washington à Donald Trump, tous les 45 présidents américains sont des hommes blancs (excepté Barack Obama) de foi protestante (excepté Kennedy qui était catholique). Quant aux femmes nominées pour participer aux élections générales, seulement Hillary Clinton avait eu cette chance. Cependant, pour le poste de Vice-présidente, dans l’histoire des Etats-Unis, seulement deux femmes ont jusqu’ici été désignées. Il s’agit de la démocrate Geraldine Feraro qui a été choisie par Walter Mondale en 1984. Et plus récemment, la republicaine Sarah Palin par John Mc.Cain en 2008.

Ainsi, si Biden a su garder sa promesse en choisissant une femme, sa colistière sera la troisième à pouvoir participer à des élections générales. Et, s’il arrive à battre le président sortant Donald Trump aux élections générales du 3 novembre 2020, ce sera une autre page d’histoire puisque sa colistière sera la première femme VP à la Maison Blanche. En ce sens, Biden peut encore surfer sur la vague d’un autre nouveau tournant dans la politique américaine.

 

Esau Jean Baptiste

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.