JUSTICE

Haïti / Sécurité : Pour une réforme en profondeur de la PNH: l’OPC est partant.

 

L’Office de la Protection du Citoyen dit constater la déchéance de l’institution policière agitée par des vagues de violences, de vandalismes et de méfiance vis-à-vis de leurs supérieurs hiérarchiques, appelle les autorités concernées à se pencher sur une réforme en profondeur au sein de la PNH. Dans son dernier rapport rendu public le jeudi 11 juin 2020, l’OPC analyse les comportements de certains policiers dont ceux du SPNH et du groupe dénommé “Fantôme 509”, qui, lors de leurs mouvements, utilisent la violence comme moyens justificatifs de leurs revendications, au mépris de la loi et crie aux responsables de l’institution de remonter la pente.

C’est une police en ébullition a souligné l’OPC. Créée en 1994, la PNH vient à peine de fêter ses 25 ans d’existence avec les contraintes dues au Coronavirus; la fête d’hier était à huit clos, n’empêche à l’OPC de relater les discordances qui gangrènent l’institution.

Manque d’effectifs, insuffisance de matériels, mauvaises conditions de travail font le lot de revendications des policiers qui recourent à la manifestation des rues pour se faire entendre. Émaillées de violences de toutes sortes, ces vagues de mouvements des policiers, notamment ceux du syndicat de la PNH et du « Fantôme 509 » ne laissent pas les responsables du CSPN indifférents.

L’OPC souligne que, pour la première fois, des policiers se convertissent en manifestants, foulent le macadam et se servent de leurs forces légales pour contraindre le CSPN à se responsabiliser. Pire est que, les autorités de la PNH ont dû se courber face à de telles agitations.

Syndicat créé, les policiers révoqués ont, pour une fois, réintégré la PNH, mais les griefs ne s’y souscrivent pas. Aucun plan d’action n’est encore mis en place par le CSPN, encore, aucune passerelle de communication n’est encore installée en vue de cerner la situation de la PNH et de répondre, à temps, aux revendications de ses membres, a constaté l’Office de protection.

Forts de ces constats, l’OPC, notifiant l’aggravation de la situation et la chute de l’institution policière, recommande au CSPN, notamment au président, de faire de la police une institution vitale, selon les prescrits de la constitution et de veiller à sa bonne marche; au premier ministre, chef du CSPN, de définir et finaliser les plans de réforme de l’institution; au DG PNH, de rétablir la confiance au sein de sa troupe, répondre aux exigences nécessaires des membres de l’institution, se joindre au SPNH pour une coordination des revendications de la police, entre-autres recommandations de l’OPC.
Par ailleurs, face aux bavures et dérives policières, l’Office demande que l’IGPNH sanctionne sans discrimination aucune les coupables, publier les rapports d’enquêtes relatifs aux cas de violations de droits humains commises par certains policiers et de gérer les frustrations écœurant au sein de la PNH. Dans la même veine, au comité de la SPNH, il leur est recommandé de sensibiliser leurs membres au regard des principes de gestion syndical et de négociation en cours de conflits, a suggéré l’OPC.

De son côté, la population est appelée à reconnaître et supporter le travail de la police, a indiqué l’Office de la protection du citoyen, appelant la communauté internationale à œuvrer à la professionnalisation de la PNH.

Âgée de 25 ans, l’institution de la PNH vient à peine de célébrer son 25e anniversaire sous fond d’inquiétude, de turbulences et de signaux négatifs. Pris dans un contexte d’urgence sanitaire mondiale, leurs mouvements s’intensifient ont pour objet, la reconsidération de leur situation de fonctionnement.

À quoi doit-on s’attendre, si rien n’est fait, sinon qu’à une déchéance de cette prestigieuse institution? À la descente aux enfers de la PNH? A une chute libre sans précédent de la police ou à la rationalisation de l’arbitraire, du déni et de l’indécence? Au CSPN de se souvenir des circonstances de la démobilisation des forces armées d’Haïti.

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.