Haïti/ Economie : L’OCNH interpelle le bon sens des autorités haïtiennes
L’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) dit avoir pris connaissance du document intitulé Budget Général de la République d’Haïti Exercice 2019-2020. ‘’Avec des mois de retard, l’administration Moise-Jouthe a mis fin à la deuxième année fiscale avec le budget 2017-2018 reconduit. La conjoncture actuelle l’oblige, le nouveau budget a mis un accent spécial sur la lutte contre le coronavirus’’ peut-on lire dans une note rendue publique le jeudi 11 juin dans laquelle une copie a été transmise à la rédaction d’Impulse Web Medias.
Par contre, l’organisme de défense des droits humains évoque certaines réserves sur la répartition des fonds. En ce sens, le Coordonnateur Général de l’organisation a fait remarquer que certaines institutions importantes du pays telles que le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC), la Cour Supérieure des comptes et du Contentieux administratif (CSC/CA), l’Inspection Générale des Finances (IGF), la Commission Nationale des Marchés Publics (CNMP) et tant d’autres institutions vitales à la concrétisation du projet d’établissement de l’Etat de Droit sur le sol natal n’aient pas à leur disposition les ressources nécessaires à la réussite de leur mission. Ce qui implique ce budget est en inadéquation avec les engagements pris par Haïti pour garantir à tous la jouissance des droits fondamentaux
Par ailleurs, Me Camille Occius dit avoir constaté que le Ministère de l’Environnement, l’Université d’Etat d’Haïti entre autres sont traités en parent pauvre alors que le Parlement quoiqu’il soit caduc est toujours budgétivore. ‘’Des politiques prenant l’Etat pour une vache à lait ont préféré grossir le nombre d’employés du Parlement au lieu de définir une politique de l’emploi. Aujourd’hui, ils ne sont plus là mais, nous ressentons les impacts de leurs exactions’’ se désole-t-il.
Dans une période où les ressources manquent affreusement, l’organisation de promotion et de défense des droits de la personne a été attristée de découvrir les objectifs du Conseil Electoral Provisoire pour l’année fiscale 2019-2020 qui sont : Assurer la mise en place des dispositifs pour la réalisation des prochaines élections et Améliorer la performance du CEP à travers le renforcement des capacités opérationnelles de ses structures déconcentrées. Quel CEP ? Quelles élections ? se questionne-elle.
Selon l’OCNH, le mandat du CEP a expiré dès la fin du processus électoral en évoquant l’article 240 du décret électoral ainsi que l’article 289 de la loi mère du pays. Les autorités ne sont pas arrivées à finaliser le processus devant conduire à la mise en place d’un nouveau CEP. Qui pis est, plus de trente ans plus tard, le Conseil Electoral Permanent n’a toujours pas été mis en place. Alors que des gens continuent à occuper illégalement les locaux de l’institution électorale.
De surcroît, comment parler d’élection quand la carte DERMALOG illégale fait l’objet d’une plainte déposée au Palais de Justice de Port-au-Prince par l’OCNH? Constatant que l’équipe au pouvoir n’a pas voulu entendre la voix de la raison, ce choix ne fait que l’enfoncer dans l’illégalité. En conséquence, OCNH renouvelle sa détermination à exercer toujours son rôle de vigile.