France: Les politiques français sont divisés suite à la manifestation contre les violences policières
À Paris, la droite a condamné, ce mercredi 3 juin, le rassemblement organisé la veille à l’appel du comité de soutien à la famille d’Adama Traoré, interdit à la dernière minute par la préfecture. « C’est inadmissible, parce que je vous rappelle qu’on est toujours sous le coup de l’état d’urgence sanitaire et que normalement les rassemblements de plus de dix personnes sont interdits », s’est plaint le chef de file des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, sur Cnews.
Parallèlement ce rassemblement à l’appel du comité de soutien à la famille d’Adama Traoré a été salué par Jean-Luc Mélenchon qui a jugé que les images des rassemblements sont ‘’impressionnantes de calme et de détermination tranquille’’, en prenant la défense de « cette jeunesse humiliée par les contrôles incessants, l’injustice permanente et les violences policières impunies avec ostentation ». « Cette détermination est un écho direct de l’encouragement venu de la révolte citoyenne aux Etats-Unis. C’est un signal de première importance », a apprécié le chef de file des Insoumis.
Tandis que cette manifestation est considérée comme « inadmissible » et revenant à « bafouer » la loi pour les élus de droite. « Ce qui est aussi inacceptable, c’est que certains du comité de soutien à la mémoire d’Adama Traoré veulent établir un rapport entre ce qui s’est passé aux Etats-Unis et ce qui, soi-disant, serait passé, il y a quatre ans, en France », a-t-il ajouté à propos des accusations de violences policières.
Le président LR du Sénat, Gérard Larcher estime qu’une telle manifestation, en plein état d’urgence, c’est bafouer la loi. « On ne va pas rentrer dans un cycle de violences alors que la France achève une crise sanitaire avec plus de 28 000 morts et rentre dans une crise économique et sociale », s’est-il inquiété. « Dans un Etat de droit, la justice est rendue par les juges ; ni par les réseaux sociaux ni par la rue », a-t-il ajouté, estimant que « ce qui se passe aux Etats-Unis est d’une autre nature ».
Dans un article publié par le journal en ligne le monde, l’auteur rapporte que dix-huit personnes ont été interpellées au cours des incidents survenus en marge de ce mouvement de protestation, qui a réuni quelque 20 000 participants venus apporter leur soutien à la famille d’Adama Traoré, jeune homme noir de 24 ans mort en 2016 à la suite de son interpellation.
Il faut souligner que cette manifestation avait lieu dans le contexte de celles qui ont été organisées aux Etats-Unis et dans d’autres pays en réaction à la mort de George Floyd, un Américain noir de 46 ans asphyxié par un policier blanc aux Etats-Unis en date du 25 mai.