Haïti / Justice : Vive tension à Vivy Mitchel le mardi 5 mai dans le cadre d’un conflit terrien…
Il s’agissait d’un véritable affrontement armé ce mardi 5 mai 2020 au moment d’exécuter un arrêt de la cour de cassation de la République rendu en date du 23 juillet 2019 contre la famille Benoît et en faveur de la famille Laurenceau. C’est le Juge de paix titulaire de Delmas, Me Yrgneau Ricot, accompagné des auxiliaires de la justice qui s’en étaient chargés.
Une fois l’entrée des lieux donnée, les agents de l’ordre et la famille Laurenceau ont fait face à une opposition armée des Benoît et consorts qui étaient en embuscade sur cette vaste propriétés située à Soissons, localité Vivy Mitchel. En conséquence, trois individus dont le nommé Jean François Patrick Benoit ont été appréhendés et conduit au tribunal de paix avant d’être placés en garde à vue au Tribunal de Paix de Delmas pour avoir voulu faire obstacle à la justice. Il faut dire qu’au moment de les maitriser, ils ont été tabassés, particulièrement Patrick Benoit.
Ce dossier qui date de 2016 mettant aux prises les familles Lorenceau et Benoit a déjà franchi les différents degrés de juridiction à savoir le tribunal de première instance en ses attribution des référées, la cour d’appel et la cour de cassation.
Selon les représentants de la famille Laurenceau, le Tribunal de Première Instance (TPI) de Port-au-Prince avait rendu en date du 16 avril 2016 une décision en leur faveur. Par contre, la famille Benoît avait interjeté appel de cette décision. Suite aux débats, la famille Laurenceau a, une fois de plus, gagné le procès. Par décision en date du 29 mai 2017. Décision une fois de plus rejetée par la famille Benoît qui n’a toujours pas baissé l’échine en portant le dossier par devant la Cour de Cassation. Cependant, en date du 23 juillet 2019, la plus haute instance judiciaire du pays a publié un arrêt en faveur de la famille Laurenceau. Et, c’est cette ordonnance qui vient d’être exécutée ce 5 mai 2020.
La version de la famille Benoit
Selon Rachel Benoit, son mari, Patrick a été malmené par des individus armés alors qu’il défendait ses droits. La famille Benoit occupe le terrain en conflit depuis 1892, elle n’entend pas céder la propriété, c’est pourquoi ils se sont opposés à l’exécution du jugement a-t-elle fait savoir. « Ils ont brutalisé mon mari. Son corps a plusieurs contusions. Je crois qu’on lui a arraché une dent, et cassé un bras. On lui refuse des soins malgré le fait que sa chemise est maculée de sang. On l’a mis derrière les barreaux. C’est injuste. Ils ont aussi tiré sur ma voiture, ces gens-là voulaient nous assassiner. Cela fait deux ans que nous subissons des persécutions», a-t-elle témoigné.
Dans le cadre de ce dossier, les mandataires de la famille Laurenceau reprochent à la famille Benoît son comportement de perdant récalcitrant en refusant de se soumettre à une décision de justice en plusieurs instances.
Selon les informations parvenues à notre rédaction, au cours des affrontements, un fusil de calibre 12 de marque M5SS berg, de série R 179194 et un véhicule de type pickup ont été également saisis par les forces de l’ordre. Suite à plusieurs interventions des orgnaismes de défense des droits humains, les individus appréhendés allaient recouvrer leur libération en fin d’’après-midi.