FRANKÉTIENNE : 12 avril 1936 – 12 avril 2020 : 84 ans Le Ministère de la Culture et de la Communication rend hommage, en ce 12 avril 2020, à un Artiste Hors du Commun, Frankétienne.
FRANKÉTIENNE, l’un des pionniers de la littérature créolophone, fête ses 84 ans. Son livre « Dezafi », premier roman écrit en langue créole a été salué dès sa publication en 1975 par les critiques nationaux et internationaux comme un ouvrage majeur qui aura marqué la littérature d’expression créole.
Principal fondateur du mouvement spiralisme, l’écrivain durant ses 60 ans de carrières n’a pas cessé de nous introduire au cœur d’un chaos teinté de figures poétique, métaphysique, iconographique, onirique, philosophique, vaudouesque, psychanalytique et spiraliste. Son œuvre, tissée d’énergie et de folie délirantes, affirme qu’il est un écrivain merveilleusement doué aux trouvailles épatantes en matière lexicale et linguistique.
Hier encore, sa création théâtrale à travers « Melovivi ou le Piège », écrite deux mois avant la tragédie du 12 janvier 2010, nous annonçait la sève prophétique d’un événement majeur jamais enregistré dans l’histoire des catastrophes naturelles qu’a connues Haïti.
Du haut de ses 84 ans, le Nobélisable a produit, jusqu’ici, 60 ouvrages dont « Incandescences » son tout dernier en date, traitant de la spiritualité à la manière d’un écrivain au sommet de son art. Poète, dramaturge, chanteur, interprète, artiste peintre, Frankétienne, un exceptionnel créateur qui, malgré les turpitudes de la vie en Haiti, continue de nous laisser une œuvre épique, créatrice et maitresse d’elle-même. Né un dimanche Pâques, le hasard nécessité a voulu que son anniversaire marquant la date qu’il devrait partir tombe un dimanche Pâques, selon cette méthode qu’il nous a décrit durant ses nombreuses conférences sous l’appellation de « Cycle de Vie ».
Prémonitoire ou non, Frankétienne est encore vivant pour célébrer ce grand jour avec sa famille sous un ciel qui fait place à une pandémie Covid19, dans un espace qu’il aurait lui-même appelé : « indéfini où les hommes et les dieux se côtoient à l’infini des clartés et des ombres ».
FIN