Haïti : L’OIDG demande l’arrêt du processus référendaire et électoral pour se concentrer sur le rétablissement de la sécurité
L’Observatoire International pour la Gouvernance et la Démocratie (OIDG) exhorte les autorités à surseoir aux processus référendaire et électoral en cours à cause de la persistance de la grave crise sécuritaire à laquelle le pays est en proie. L’Organisation se dit alarmée par l’escalade de la violence dans la capitale haïtienne et le département de l’Artibonite.
Lors d’une conférence de presse ce mercredi 26 mars, le coordonnateur régional et chargé de communication de l’OIDG, Jackson Joseph, a dénoncé l’inaction des autorités qui préfèrent délocaliser les principales institutions de l’Etat au centre-ville de Port-au-Prince pour fuir les gangs armés. Il les exhorte à mettre tout en œuvre et à mobiliser tous les moyens nécessaires pour éradiquer les gangs armés.
« L’idée d’organiser le référendum constitutionnel et des élections dans ce contexte de grave crise sécuritaire est purement et simplement chimérique et téméraire », a estimé l’observatoire international pour la gouvernance et la démocratie.
Le président de l’OIDG, le sociologue Amboise Guillaume, a noté que, jusqu’à date, rien ne laisse augurer de la faisabilité du référendum constitutionnel dans le délai imparti par le pouvoir de transition.
Dr Guillaume a dit reconnaitre que la révision de la constitution s’avère une nécessité, mais il a déploré que le texte du projet de la nouvelle Constitution ne soit même pas encore publié par les autorités alors qu’elles ont programmé le référendum pour la mi-mai.
« Tout processus électoral dans un tel contexte est voué à l’échec et expose les électeurs à des actes d’intimidation et de violence. Le référendum constitutionnel envisagé soulève de sérieuses inquiétudes quant à la transparence du processus et la légitimité d’un changement constitutionnel initié sans un large consensus national », a déclaré le coordonnateur des questions électorales de l’OIDG, Bolivar Louis.
L’Observatoire International pour la Gouvernance et la Démocratie préconise un pacte de gouvernabilité visant à jeter les bases de développement du pays au cours des 25 prochaines années.
Ce pacte aurait pour objectifs, entre autres, de stabiliser durablement la gouvernance du pays au-delà des cycles électoraux ; créer un consensus national autour des grandes priorités politiques, économiques, sociales et institutionnelles ; favoriser la continuité de l’État, quelles que soient les alternances politiques ; encadrer les réformes majeures à entreprendre sur une période de 25 ans et impliquer les citoyens et les élites dans la définition et le suivi de cette trajectoire commune.
Le document devrait, selon l’OIDG, reposé sur les principes de responsabilité partagée, recevabilité, transparence, inclusion, et vise à restaurer la confiance entre les citoyens et les institutions.
Et pour parvenir à un pacte de gouvernabilité sur 25 ans, l’OIDG recommande la mobilisation de cinq grands secteurs clés : l’université et la diaspora ; les syndicats et les organisations paysannes ; le secteur économique ; le secteur politique ; la société civile et la presse.
Fidèle à son engagement de contribuer aux efforts visant à sortir le pays de l’impasse, l’OIGD encourage le pouvoir de transition à tout mettre en œuvre afin de résoudre la crise sécuritaire. Dans le cas contraire, les autorités devraient dresser un constat d’échec et tirer la révérence.