Thursday, February 27, 2025
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Port-au-Prince : Une capitale en agonie, un pays à l’abandon

Depuis plusieurs jours, Port-au-Prince, jadis cœur battant d’Haïti, suffoque sous le poids de la violence et de l’insécurité. La ville, naguère vibrante, se meurt lentement dans l’indifférence de ceux qui ont le pouvoir de changer le cours des choses. Les rues autrefois animées de Tabarre 27, Delmas 17, Delmas 19, Delmas 30, Nazon, et même les hauteurs de Kenskoff, résonnent désormais du silence oppressant laissé par une population en fuite, cherchant désespérément un refuge loin des balles et des cadavres jonchant les trottoirs.

Les criminels ont instauré un règne de terreur. Plus organisés et mieux armés que les forces de l’ordre, ils mènent des attaques synchronisées sur plusieurs fronts, défiant ouvertement l’autorité de l’État. En face, les policiers, sous-équipés et souvent démoralisés, peinent à contenir cette vague de violence, révélant l’ampleur de l’incapacité de ceux qui prétendent gouverner. Comment comprendre qu’avec des centaines de millions de gourdes dédiées au renseignement, les autorités demeurent aveugles aux manœuvres des gangs qui, eux, semblent tout savoir des mouvements des forces de sécurité ?

Cette situation n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat de décennies de mauvaise gouvernance, de corruption endémique et de décisions stratégiques désastreuses. La gestion de la sécurité publique par les dirigeants actuels n’est pas seulement inadéquate ; elle est inexistante. Pire encore, les fonds alloués à la sécurité nationale ont été détournés sans vergogne par des dirigeants gloutons, insensibles aux souffrances de la population. Le pays tout entier en paie le prix, alors que ses habitants vivent dans la peur, pris en otage par une insécurité généralisée qui ne cesse de croître.

Face à ce chaos, l’État haïtien s’est effondré, abandonnant la population à son sort. La misère, la peur et l’angoisse constituent désormais le quotidien des familles haïtiennes. Port-au-Prince, autrefois le symbole de la résilience haïtienne, est aujourd’hui un champ de ruines, un territoire sans foi ni loi où la vie humaine ne vaut plus rien.

Il est révoltant de constater qu’au sommet de l’État, aucune vision, aucune stratégie concrète n’est envisagée pour ramener l’ordre et garantir la sécurité des citoyens. L’inaction des autorités, combinée à leur complicité tacite, a permis à la violence de prospérer. Le pouvoir semble être plus préoccupé par le maintien de ses privilèges que par le sort de ceux qu’il est censé protéger.

Pourtant, malgré cette sombre réalité, le peuple haïtien n’a pas perdu foi en sa patronne et Reine, Notre Dame du Perpétuel Secours. C’est avec ferveur que les croyants se tournent vers elle, espérant une délivrance divine face aux embûches du diable qui rongent le pays. Mais si la prière est un refuge pour l’âme, l’action est le seul remède pour une nation en agonie.

Haïti n’a plus le luxe d’attendre un miracle. Il est urgent que ceux qui détiennent les rênes du pouvoir prennent leurs responsabilités. Le peuple ne demande pas l’impossible ; il réclame simplement le droit de vivre en paix. Un droit fondamental que l’État haïtien, par sa négligence, lui refuse chaque jour un peu plus.

L’heure n’est plus aux discours ni aux promesses vides de sens. L’heure est à l’action, à la réforme, à la justice. Car si Port-au-Prince continue de suffoquer, c’est toute une nation qui s’éteindra avec elle.

pascalfleuristil2018@gmail.com

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Pascal Fleuristil

Je suis Pascal Fleuristil, originaire de l'Arcahaie. J'ai étudié la communication à l'ISNAC. Passionné du journalisme, j'intéresse à tous les sujets d'intérêt général.

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