Friday, February 21, 2025
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Massacre de Kenscoff : La Fondasyon Je Klere évoque 150 morts et dénonce l’inaction du Conseil Présidentiel de Transition

Le 26 au 27 janvier 2025, la commune de Kenscoff a été le théâtre d’un massacre sanglant perpétré par les bandits du groupe Viv Ansanm. Bien que l’attaque ait été annoncée sur les réseaux sociaux plusieurs jours avant, l’État haïtien, par l’intermédiaire des autorités locales et de la Police Nationale d’Haïti (PNH), n’a pris aucune mesure préventive sérieuse. Dans un rapport d’enquête publié le 4 février 2025, la Fondasyon Je Klere (FJKL) pointe du doigt la déresponsabilisation et le cynisme du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) qui, malgré des alertes répétées sur la menace, n’a pas réagi à la hauteur de la situation. Le bilan humain est lourd, avec plus de 150 morts et des centaines de déplacés, tandis que des milliers de personnes vivent désormais dans une terreur constante.

Kenscoff, une commune montagneuse de l’Ouest d’Haïti, a subi une attaque coordonnée par des bandits armés qui, après avoir échoué dans une tentative de prise de Pétion-Ville en décembre 2024, cherchaient à élargir leur territoire. Leurs objectifs étaient clairs : isoler et fragiliser Pétion-Ville en prenant le contrôle de zones périphériques, dont Kenscoff. Les habitants avaient alerté les autorités locales et la police sur la menace imminente, mais les promesses de sécurité se sont rapidement avérées fallacieuses. Le commissaire de police de la zone a minimisé les informations sur les préparatifs de l’attaque, donnant ainsi carte blanche aux assaillants.

Lorsque l’attaque a finalement eu lieu, la police était absente ou trop peu présente pour y faire face. Les bandits ont pillé, incendié des maisons et tué des innocents, tandis que la population, prise de panique, tentait de se protéger sans assistance. À 3 heures du matin le 27 janvier, les assaillants avaient fait main basse sur des zones entières de la commune, et les forces de l’ordre ne sont arrivées que plusieurs heures plus tard, avec un renfort tardif qui ne semblait pas avoir la capacité de renverser la situation. La FJKL critique vivement l’inaction des responsables gouvernementaux qui n’ont pris aucune mesure pour empêcher le massacre, malgré des signes évidents d’une attaque imminente.

Dans son rapport, la FJKL dénonce non seulement l’échec des autorités à protéger la population, mais aussi l’indifférence cynique du CPT, qui continue de mener des discussions sur des réformes constitutionnelles et des élections alors que le pays sombre dans la violence. L’organisation appelle à une prise en charge des victimes, à l’arrestation des responsables du massacre, ainsi qu’au démantèlement des gangs armés pour prévenir de nouveaux massacres. L’incapacité de l’État à assurer la sécurité de ses citoyens met en lumière un gouvernement en déroute, plus préoccupé par des querelles internes que par la protection des vies humaines. Le massacre de Kenscoff n’est qu’un exemple de plus des failles du système, mais la FJKL reste déterminée à exiger justice pour les victimes.

duverneguyno@gmail.com

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Duverné GUYNO

Guyno DUVERNÉ Né à Pilate le 1er septembre 1985 Habite au Cap-Haitien Journaliste/communicateur Sexothérapeute, Conseiller Conjugal et Familial(CCF), étudiant en Psychologie et en Diplomatie. E-mail : duverneguyno@gmail.com