Haïti : Arrivée des premiers déportés sous l’administration Trump
Les premiers Haïtiens expulsés des États-Unis sous l’administration de Donald Trump ont atterri ce mardi 4 février à l’aéroport du Cap-Haïtien. Selon Radio Télé Métronome, ce groupe comprend des migrants sans papiers ainsi que d’anciens détenus. À leur arrivée, ils ont été pris en charge par l’Office National de la Migration (ONM), qui leur a remis 5 000 gourdes, une aide jugée dérisoire face aux défis qui les attendent. Alors que ces expulsions étaient annoncées depuis plusieurs semaines, le gouvernement haïtien n’a mis en place aucune structure d’accueil adaptée, laissant ces compatriotes livrés à eux-mêmes.
D’après Radio Télé Métronome, ces rapatriés font face à une situation précaire dès leur descente d’avion. Dépourvus de ressources et souvent sans attaches en Haïti après des années passées aux États-Unis, ils doivent se débrouiller seuls pour trouver un logement et reconstruire leur vie. Certains expriment leur frustration face au manque de préparation des autorités haïtiennes, qui semblent dépassées par cette vague de retours forcés. Malgré la présence des ministres des Affaires étrangères et des Haïtiens vivant à l’étranger aux États-Unis la semaine dernière, aucune disposition concrète n’a été prise pour assurer un minimum de dignité à ces déportés.
Cette situation met en lumière l’impréparation et l’inefficacité du gouvernement haïtien, incapable d’anticiper un dossier aussi sensible. Le Comité Permanent de Transit (CPT), chargé d’assister les migrants rapatriés, peine à remplir sa mission, renforçant le sentiment d’abandon ressenti par ces exilés forcés. Face à cette gestion chaotique, les voix s’élèvent pour demander une réponse plus structurée aux futures expulsions, qui risquent de se multiplier dans les mois à venir sous la politique migratoire stricte de l’administration Trump.
Livrés à eux-mêmes dans un pays en crise, ces déportés se voient infliger une double peine : rejetés par les États-Unis et ignorés par leur propre gouvernement. Sans un plan d’action clair, Haïti risque de voir s’aggraver la détresse de ses fils et filles forcés de rentrer sur une terre qui ne les attendait pas.
pascalfleuristil2018@gmail.com
