Les Assises de la Conférence Nationale : Un échec annoncé ?
Le 27 janvier 2025, un groupe de membres du Comité de Pilotage de la Conférence Nationale a adressé une lettre ouverte au président du Comité, Enex Jean-Charles, dénonçant l’incapacité de l’entité à structurer efficacement ses travaux. Malgré l’enthousiasme initial, les critiques se multiplient concernant le manque de cohérence et de transparence dans l’organisation des premières assises. Les signataires pointent notamment l’absence de cadre théorique et méthodologique ainsi que la sélection douteuse des participants, écartant ainsi une large partie de la population haïtienne des débats essentiels pour l’avenir du pays.
Les critiques se concentrent sur plusieurs points essentiels. D’abord, le comité de pilotage n’a pas pris en compte les revendications des membres concernant la régularité des réunions et la définition claire des objectifs de la Conférence. De plus, aucune rencontre n’a été organisée avec les coordonnateurs des groupes de travail, ce qui souligne l’absence de concertation préalable. Le comité n’a pas non plus communiqué avec la presse, ni sensibilisé le public sur l’importance de cette démarche nationale, malgré les attentes exprimées. Cette négligence a alimenté des doutes sur la gestion des fonds alloués à la conférence, laissant présager une mauvaise utilisation des ressources publiques, déplorent les signataires de la lettre ouverte.
Les assises, organisées dans le Grand Nord n’ont pas échappé à cette désorganisation. Selon ces membres du Comité de Pilotage, elles manquaient de représentation et de légitimité. Les thématiques de discussion étaient floues et les objectifs mal définis, ce qui a rendu le processus incompréhensible pour les participants. En outre, certains membres dénoncent des pratiques de manipulation, où les décisions étaient prises en dehors de tout cadre démocratique et participatif. Ce climat de méfiance a conduit à un rejet des listes des participants soumises par certains membres du comité, compromettant ainsi la crédibilité de l’ensemble de l’initiative.
Face à cette situation, les signataires exigent une refonte complète de l’approche adoptée. Ils appellent à une organisation plus scientifique, inclusive et légitime des assises, afin que celles-ci puissent réellement refléter les aspirations du peuple haïtien. Ils insistent sur la nécessité d’une discussion véritablement ouverte et transparente, où chaque position peut être débattue et validée par la majorité. Si aucune réforme substantielle n’est apportée à l’organisation des assises, ils se réservent le droit de faire appel à l’opinion publique, soucieux de ne pas voir cette Conférence Nationale devenir un échec retentissant.
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