Haïti-Politique : Le document envoyé à la CARICOM par trois parties prenantes du CPT provoque un nouveau scandale
Le document transmis à la CARICOM par le Collectif du 30 Janvier, le parti les Engagés pour le Développement (EDE) et le groupe 21 décembre, dans le cadre des discussions pour tenter de sortir le pays de l’impasse politique, continue de susciter de vives réactions au sein de la société haïtienne.
Ces parties signataires de l’accord du 3 avril 2024 ont soumis à l’organisation régionale plusieurs propositions préconisant entre autres le renvoi du CPT et son remplacement par un collège présidentiel constitué d’un juge de la Cour de Cassation, un représentant de la classe politique et un autre de la société civile.
Le Collectif des Partis Politiques du 30 Janvier, les Engagés pour le Développement (EDE), le Groupe des signataires de l’Accord du 21 décembre affirment avoir consulté d’autres acteurs signataires de l’Accord du 3 avril 2024, avant de soumettre leur proposition aux représentants de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), en vue d’un éventuel redressement du Conseil Présidentiel de Transition (CPT).
Pour ces acteurs, il s’agit d’un outil conçu pour atteindre des objectifs mesurables conformes aux attentes de la population en termes de sécurité publique, de stabilité et d’organisations d’élections transparentes et inclusives. Ils évoquent le bilan jugé négatif des 8 mois du CPT ponctué par certains scandales et l’intégration de parties non-signataires dans le processus de transition pour exiger son replâtrage.
Fort de ce constat, cette triade réclame notamment la mise en place d’une Présidence collégiale de 3 membres issus de la Cour de Cassation, de la Société Civile et de la classe politique.
Pour les signataires un CPT allégé pourra faciliter l’austérité, la lutte contre la corruption et l’impunité.
Le Collectif du 30 Janvier, EDE et 21 décembre préconisent un nouvel aménagement du CPT actuel par confirmation/infirmation des 7 membres votant par leur mandant. A leur avis, la reconfiguration du CPT pourra également déboucher sur le respect de l’accord du 3 avril 2024 avec un possible bouleversement du calendrier initial de transmission du pouvoir à des élus légitimes le 7 février 2026.
Une autre proposition formulée par « Collectif 30 Janvier, EDE et 21 Décembre » tourne autour du maintien d’un CPT considéré comme budgétivore et incompétent avec la mise à l’écart des 3 conseillers-présidents inculpés avec la confirmation ou l’infirmation des 4 membres restant par leur mandant.
Au final, ces 3 parties n’écartent pas l’idée de déclarer la caducité du CPT en cas de non-réduction d’un membre.
Dans le document constituant une sortie de crise dans la crise globale, ces dirigeants politiques prônent le départ et le remplacement du CPT dans sa version actuelle.
En outre, ils se réfèrent aux 9 entités signataires de l’Accord du 3 avril 2024 dont la plupart se déclarent favorables au maintien du statu quo avec le CPT inchangé avec les 9 « Conseillers- Présidents », un CPT remodelé avec la mise à l’écart des 3 inculpés et le maintien des 4 non indexés alors que certains groupes plaident pour la mise à l’écart des 3 inculpés et leur remplacement tandis que d’autres suggèrent le renvoi des neuf membres et la mise en place d’un CPT avec de nouvelles personnalités.
D’un autre côté, cette triade affirme que les acteurs non-signataires de l’Accord du 3 avril favorables à l’option Cour de cassation sont divers. Citons entre autres des Organisations politiques tels que Réveil et Alliés, des partis politiques dont Force Louverturienne; Alliance pour une Société sans Exclusion (ASE), le Collectif du 4 décembre et la Coalition de gangs criminels « Viv ansanm ». C’est surtout cette dernière qui a suscité de vives controverses et des critiques acerbes à l’encontre de ceux qui ont associé le collectif criminel « Viv Ansanm » à la démarche visant à trouver une solution à la crise.
Dans la foulée, « Collectif 30 Janvier, EDE et 21 Décembre » ont fait remarquer que le pays devra mobiliser 1, 34 milliards de dollars, au cours des deux prochaines années pour réparer les dommages causés par les gangs armés.
Ils ont également fait allusion à la tenue d’élections en Haïti au cours de cette année indiquant que le calendrier électoral devra déterminer dans quelle fourchette de sécurité ces compétitions seront organisées pour qu’elles soient démocratiques.