Journée internationale des migrants : un appel urgent à l’action pour défendre les droits des migrants haïtiens
À l’occasion de la Journée internationale des migrants, célébrée le 18 décembre 2024, le Service Jésuite aux Migrants (SJM-Haïti) a lancé un appel vibrant pour la protection des droits des migrants, en particulier ceux originaires d’Haïti. Depuis son siège à Ouanaminthe, l’organisation a dénoncé les abus fréquents à l’encontre des migrants haïtiens, notamment ceux qui traversent la frontière nord avec la République dominicaine, où ils subissent des traitements dégradants et des violations de leurs droits fondamentaux. Le SJM-Haïti a rappelé que ces migrants, malgré leur apport économique et culturel aux sociétés d’accueil, sont trop souvent victimes de discrimination, de violences physiques et de déportations abusives.
Le SJM-Haïti, citant un rapport des Nations Unies, a souligné que plus de 70 000 migrants sont morts ou ont disparu depuis 2014 sur les routes migratoires. Cette réalité tragique est d’autant plus flagrante dans le contexte haïtien, où des milliers de compatriotes sont contraints de fuir la précarité dans l’espoir d’une vie meilleure à l’étranger. La situation particulièrement désastreuse à la frontière haïtiano-dominicaine est au cœur de cet appel, où des milliers de migrants haïtiens vivent dans des conditions indignes, sans accès à des droits essentiels comme la santé, l’éducation et la sécurité.
Le SJM-Haïti a également mis en lumière des abus spécifiques tels que les expulsions inhumaines de femmes enceintes, d’enfants non accompagnés et de personnes âgées, ainsi que les arrestations arbitraires d’élèves en uniforme ou de mères allaitantes dans des situations de grande vulnérabilité. Ces actes, considérés comme des violations flagrantes des droits humains, exigent des actions immédiates de la part des autorités locales et internationales. L’organisation appelle ainsi les gouvernements, les institutions humanitaires et les organisations de défense des droits humains à se mobiliser pour mettre fin à ces pratiques déshumanisantes.
Enfin, le SJM-Haïti invite la communauté internationale à prendre des mesures concrètes pour changer la dynamique actuelle de l’indifférence, de l’exploitation et de la violence, qui expose les migrants à des souffrances extrêmes. L’organisation rappelle que la migration ne doit pas être perçue comme une menace, mais comme un phénomène humain qui peut être une opportunité d’enrichissement pour toutes les sociétés. En ce sens, la journée du 18 décembre doit servir de tremplin pour un engagement renouvelé en faveur des droits des migrants, et pour construire un monde plus juste et solidaire, où chaque être humain, quel que soit son statut migratoire, puisse vivre dans la dignité.
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