Haïti : Reconnaître les gangs comme terroristes pour un soutien international, selon des experts
Haïti vit une crise sécuritaire sans précédent, aggravée par les violences des gangs armés regroupés sous la bannière de « Viv Ansanm ». Ces groupes criminels, mieux équipés que les forces de sécurité nationales, sèment la terreur à travers le pays, forçant des milliers de citoyens à fuir leurs foyers et plongeant la nation dans le chaos.
Ces derniers jours, les gangs ont intensifié leurs actions criminelles, allant jusqu’à tirer sur des avions stationnés et en phase d’atterrissage à l’aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince. Face à ces attaques inédites, les compagnies aériennes américaines et d’autres transporteurs internationaux ont suspendu leurs vols vers Haïti pour une durée d’un mois minimum. Certaines ne prévoient une reprise qu’en février 2025, paralysant davantage le pays sur le plan économique et humanitaire.
Malgré l’ampleur de cette crise, la communauté internationale reste hésitante à fournir une assistance plus robuste. Pourtant, les récentes exactions des gangs armés peuvent être considérées comme des actes de terrorisme, au sens des normes internationales, notamment en raison des attaques dirigées contre des infrastructures critiques et des civils innocents.
Des experts soulignent que si les autorités haïtiennes qualifiaient officiellement ces violences d’actes terroristes, cela pourrait ouvrir la voie à ce soutien plus robuste de la communauté internationale. Les nations engagées dans la lutte contre le terrorisme, comme les États-Unis ou et d’autres membres de l’ONU, disposent de cadres légaux et de ressources pour intervenir plus directement face à une telle menace.
Cependant, la diplomatie haïtienne, souvent perçue comme alignée sur les intérêts des grandes puissances, notamment des États-Unis, semble manquer de courage pour faire cette déclaration cruciale. Cette inertie prive Haïti d’une opportunité stratégique de mobiliser un soutien international nécessaire pour surmonter cette épreuve.
Déclarer ces actions comme du terrorisme permettrait d’activer des mécanismes internationaux, de justifier l’envoi de forces d’intervention spécialisées pour neutraliser les gangs armés et de restaurer la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux. Reconnaître l’ampleur de la menace enverrait un signal clair sur la volonté des dirigeants haïtiens de rétablir paix et garantir la stabilité dans le pays.
La survie d’Haïti face à cette crise passe par des décisions audacieuses et stratégiques. Déclarer les actions des gangs armés comme des actes de terrorisme serait non seulement une reconnaissance de la gravité de la situation, mais aussi une condition essentielle pour bénéficier d’un véritable soutien international. Sans cette prise de position, Haïti risque de s’enliser davantage dans un cycle de violence et de désespoir, éloignant encore plus toute perspective de stabilité et de progrès, selon certains.
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