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Haïti : Quand la Mission Multinationale devient spectatrice de l’insécurité

La Mission Multinationale de Soutien et de Sécurité (MMSS), déployée en Haïti dans le but avoué d’aider à rétablir l’ordre et renforcer la Police Nationale d’Haïti (PNH), semble avoir rapidement sombré dans l’immobilisme. L’espoir suscité par l’arrivée de cette force, présentée comme un rempart contre l’expansion des gangs criminels, a laissé place à un sentiment de désillusion profonde parmi la population haïtienne.

Les gangs, regroupés notamment au sein de la coalition Viv Ansanm, continuent de semer la terreur dans le pays. Les exactions ne se comptent plus : enlèvements, assassinats, viols, et pillages sont devenus le quotidien de millions de citoyens. Ces groupes armés, mieux équipés et organisés que la police nationale elle-même, défient non seulement les autorités nationales mais aussi les forces internationales censées venir en aide.

Or, au lieu d’assister à une stratégie active et coordonnée pour éradiquer cette menace, la MMSS donne l’impression de se cacher derrière des discours diplomatiques, restant en retrait face à l’ampleur de la crise. La réalité sur le terrain est amère : loin d’être soutenue, c’est la PNH qui semble surveiller cette mission internationale, dont les actions se limitent souvent à des patrouilles de routine et à des déclarations sans effet concret.

Cette passivité s’apparente à un aveu d’échec. Comment expliquer que, environ 6 mois après son déploiement, cette mission soit déjà perçue comme inefficace ? L’absence d’un mandat clair et contraignant, le manque de ressources adaptées et une approche excessivement prudente sont autant de facteurs qui plombent cette initiative. À cela s’ajoute un problème fondamental : la MMSS paraît coupée des réalités locales, incapable de comprendre l’urgence d’agir face à un ennemi qui gagne du terrain jour après jour.

L’échec de cette mission ne se mesure pas seulement à son incapacité à rétablir l’ordre. Il se lit aussi dans la frustration et la désillusion d’une population qui se sent abandonnée, trahie par une communauté internationale qui multiplie les promesses sans des résultats tangibles. La situation interpelle : comment justifier qu’une force multinationale, dotée de moyens logistiques et d’un soutien diplomatique significatif, puisse être spectatrice de la montée en puissance des gangs ?

La solution à cette crise ne réside pas uniquement dans l’envoi de troupes. Elle exige une véritable réforme de la PNH, un soutien massif et concret aux initiatives locales de sécurité, et une lutte déterminée contre les réseaux qui alimentent les gangs, qu’ils soient nationaux ou internationaux. Cependant, rien de tout cela ne semble prioritaire pour la communauté internationale et la MMSS, dont le bilan, jusqu’ici, n’est qu’un silence assourdissant et une inertie coupable.

En fin de compte, la mission internationale, dans son état actuel, ne fait que prolonger l’agonie d’un peuple déjà à bout de souffle. Si elle ne peut pas agir, elle risque non seulement de perdre toute crédibilité mais aussi d’aggraver l’instabilité qu’elle prétend combattre. Haïti mérite mieux qu’une force étrangère passive: elle a besoin d’actions décisives, d’un engagement véritable, et d’un soutien à la hauteur des défis qu’elle affronte.

pascalfleuristil2018@gmail.com

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Pascal Fleuristil

Je suis Pascal Fleuristil, originaire de l'Arcahaie. J'ai étudié la communication à l'ISNAC. Passionné du journalisme, j'intéresse à tous les sujets d'intérêt général.

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