Démantèlement d’un réseau criminel au sein de la Police dominicaine : Plus de 900 000 munitions vendues gangs en Haïti
En République dominicaine, une opération du Ministère Public a permis de démanteler un réseau criminel impliquant des hauts responsables de la Police Nationale de la République dominicaine. Les enquêtes révèlent que ce réseau aurait orchestré le vol et la revente de plus de 900 000 munitions, dont une partie aurait franchi la frontière pour alimenter des groupes armés criminels en Haïti.
Le démantèlement d’un réseau criminel au sein même des forces de l’ordre dominicaines a choqué l’opinion publique. Parmi les principaux suspects arrêtés figurent le colonel Narciso Antonio Féliz Romero, responsable de la gestion des armes et munitions, et le capitaine Nelson Valdez, en charge du dépôt d’armement. Selon les informations relayées par le journal Listín Diario, ces hauts gradés utilisaient leur position pour détourner des munitions destinées à la Police dominicaine. Plus de 900 000 cartouches auraient ainsi été revendues sur le marché noir, et les preuves saisies comprennent des armes, des documents numériques, et des traces de transactions financières suspectes.
Les autorités dominicaines n’excluent pas que ces munitions aient transité vers Haïti, où elles seraient tombées entre les mains de groupes criminels. Les zones frontalières poreuses entre les deux nations ont souvent été un point de passage pour des activités illicites, aggravant la crise sécuritaire en Haïti.
Ce scandale a éclaté dans un contexte où la République dominicaine est accusée par des acteurs haïtiens et étrangers dont des sénateurs américains de servir de pont pour le trafic d’armes et de munitions vers Haïti.
En janvier dernier, six sénateurs démocrates américains avaient adressé une correspondance au président américain Joe Biden pour soutenir leur accusation indiquant que le trafic d’armes vers Haïti qui passe par la République Dominicaine est un acte illégal et contribue à aggraver la crise sécuritaire qui secoue le pays depuis plusieurs années.
Ces accusations avaient été dénoncé en République dominicaine où des parlementaires dominicains et l’ambassadrice dominicaine aux États-Unis avaient qualifié les propos de législateurs américains d’« infondés et nuisibles», de « préjudiciables », d’ « irrespectueux et irresponsables » et n’ayant « aucune validité ».
Ce scandale met également en lumière les failles internes des institutions dominicaines, soulève de nombreuses questions sur la coopération régionale en matière de sécurité.
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