Renan Hédouville, dont le mandat a expiré, dénonce la nomination d’un protecteur du citoyen par intérim
Le Protecteur du Citoyen Renan Hédauville, dont le mandat de 7 ans a pris fin le 27 octobre 2024, a dénoncé jeudi la nomination d’un Protecteur ad intérim se disant déterminée à défendre fermement l’indépendance de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC). Le magistrat Jean Wilner Morin a été nommé pour remplacer Dr Hédouville. Ce dernier conteste cette décision, qu’il considère non seulement comme illégale, mais aussi comme une tentative de l’exécutif d’affaiblir une institution clé pour la défense des droits humains en Haïti.
Lors d’une conférence de presse ce jeudi, Hédouville a ouvertement critiqué l’arrêté du Conseil présidentiel de transition, signé par Leslie Voltaire, nommant Jean Wilner Morin comme protecteur intérimaire. D’après lui, cette décision viole la loi organique de l’OPC, laquelle requiert qu’un protecteur soit choisi dans le cadre d’un processus débuté par un appel à candidatures lancé par le parlement avant la fin d’un mandat. Refusant de céder, il affirme que l’institution doit rester autonome pour maintenir sa crédibilité et son efficacité dans la protection des droits des citoyens, loin des interférences de l’exécutif. Hédouville considère cette nomination comme une tentative de lier l’OPC aux intérêts de ceux qui cherchent à en fragiliser la mission.
Résolu à défendre l’indépendance de l’OPC, Dr Hédouville a également annoncé qu’il engagerait tous les recours légaux pour empêcher ce qu’il qualifie de « prise de contrôle déguisée » de l’institution. Dans ce combat pour « l’autonomie » de l’OPC, il compte sur le soutien de plusieurs cabinets d’avocats, dont le cabinet Patrick Laurent, et envisage même de solliciter l’intervention d’organisations internationales de défense des droits humains. Réaffirmant l’importance de l’OPC comme rempart dans la défense des droits et de la démocratie, Hédouville met en garde contre les risques d’une institution affaiblie, susceptible de céder aux pressions en cas de dérapages.
A noter que diverses organisations de défense des droits humains dont l’Organisation Citoyenne pour une nouvelle Haïti (OCNH) ont accusé ‘ancien Protecteur du citoyen d’avoir transformé l’institution en une véritable administration familiale.
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