Les Bahamas offrent une option de retrait volontaire à leurs troupes en Haïti pour assurer leur sécurité
Confronté à une escalade de violence en Haïti, le gouvernement bahaméen a pris une décision inhabituelle : les militaires de la Royal Bahamas Defence Force déployés dans le cadre d’une mission de d’appui à la sécurité en Haïti sous l’autorisation de l’ONU peuvent désormais se retirer du pays sans attendre d’ordre officiel. Cette mesure vise à protéger les troupes bahaméennes face à la dégradation rapide de la sécurité en Haïti.
Habituellement, les soldats déployés dans des opérations internationales de maintien de la paix suivent des règles strictes quant à leur position sur le terrain. Le retrait ou la réassignation des troupes dépend de décisions officielles des gouvernements ou d’instructions des commandements supérieurs. Cependant, en raison des récentes flambées de violence en Haïti, les Bahamas ont choisi une approche inédite, accordant à leurs militaires la liberté de quitter le territoire haïtien s’ils perçoivent un danger imminent. Selon le ministre des Affaires étrangères Fred Mitchell, cette initiative vise avant tout à préserver l’intégrité physique des soldats : « La sécurité de nos troupes est notre priorité absolue », a-t-il souligné.
Les Bahamas avaient récemment renforcé leur engagement envers la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité en Haïti, sous la direction du Kenya, en envoyant six soldats sur place en octobre dernier. Ce déploiement symbolisait une volonté d’accompagner le pays voisin dans une phase critique de son histoire, marquée par une instabilité croissante et des violences récurrentes. Cependant, face aux risques croissants, la décision d’accorder une option de retrait libre aux soldats reflète une adaptation pragmatique. En effet, cette souplesse stratégique permet aux soldats de prendre des décisions rapidement, un choix que certains observateurs estiment nécessaire pour éviter d’exposer les militaires à des situations potentiellement incontrôlables.
Cette mesure unique montre à quel point les défis de la mission de sécurité en Haïti ont poussé les Bahamas à reconsidérer leurs protocoles de protection. Alors que le pays continue de faire face à des niveaux de violence alarmants, la flexibilité donnée aux troupes bahaméennes pourrait devenir un modèle pour d’autres nations souhaitant protéger leurs effectifs engagés dans des contextes similaires. Elle pourrait également renforcer les inquiétudes concernant la capacité de la MMAS et la volonté réelle de la communauté internationale d’aider à résoudre le problème des gangs armés en Haïti.
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