Une demande formelle de Garry Conille d’écarter les conseillers-présidents accusés de corruption attise le feu des dissensions entre le Premier ministre et le CPT
Le conflit qui oppose le Premier ministre Garry Conille au Conseil Présidentiel Transitoire (CPT) vient de franchir une nouvelle étape. Ce bras de fer, alimenté par des accusations de corruption et de mauvaise gestion de la transition, s’intensifie avec une demande expresse du Premier ministre d’écarter les trois conseillers-présidents mis en cause dans le scandale de corruption de la Banque Nationale de Crédit (BNC).
Le Premier ministre a officiellement exigé que le CPT prenne les mesures nécessaires pour suspendre ces trois hautes autorités. Cette requête, interprétée comme une tentative de nettoyage des institutions étatiques, a été immédiatement contestée par le CPT. Contacté par Radio Télé Métronome, un membre influent du CPT a affirmé que M. Conille n’avait pas l’autorité pour imposer une telle décision, qualifiant cette démarche de “provocation” contre le conseil présidentiel.
Cette lutte pour le pouvoir s’intensifie alors que la population haïtienne continue de faire face à une crise sécuritaire aggravée par la violence des gangs armés, qui expose quotidiennement les citoyens aux risques des fusillades et à une insécurité omniprésente. Pendant que le gouvernement CPT et le gouvernement s’affronte, le pays s’enlise davantage dans une instabilité chronique.
Ce conflit symbolise non seulement un désaccord au sommet de l’État mais aussi une lutte d’autorité entre les différentes instances gouvernementales. Tandis que le Premier ministre cherche à renforcer son contrôle sur les organes étatiques en proie à des scandales, le CPT défend son indépendance et son autorité, estimant que seule une restructuration en profondeur pourrait répondre aux attentes populaires et restaurer la confiance.
La question qui se pose est la suivante : jusqu’où ira ce bras de fer politique ?
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