Nécrologie : Maurice Léonce, une icône du sport et de la littérature, s’est éteint à 103 ans
Haïti vient de perdre une figure emblématique en la personne de Maurice Léonce, décédé le lundi 04 novembre 2024 à l’âge vénérable de 103 ans, trois mois seulement après s’être marié avec Marie Édith Dorestant, 43 ans. Écrivain, poète, footballeur, et entraîneur de footbal, Maurice Léonce, affectueusement surnommé « Papa Moy », a marqué de son empreinte l’histoire culturelle et sportive de son pays.
Né le 10 septembre 1921 à Jérémie, Maurice était le fils d’Angèle Etienne et de Julien Léonce, un expatrié français ayant choisi Haïti comme seconde patrie. C’est à Jérémie que Maurice a grandi et découvert, dès l’âge de 7 ans, sa passion pour le football, un sport qui allait devenir le fil conducteur de sa vie.
À 14 ans, il jouait déjà dans l’équipe de Lavoldrogue, où il a mené son équipe au titre de champion dans les compétitions de l’époque. Sa carrière de joueur, marquée par son agilité et sa rapidité sur l’aile gauche, s’est ensuite transformée en un parcours d’entraîneur influent.
Maurice Léonce faisait partie de la première promotion d’entraîneurs haïtiens formée par la FIFA sous la direction de Paul Baron, un technicien français. Par la suite, il s’est perfectionné auprès de figures internationales telles que le Grec Georgiadis en 1954, l’Argentin Robertello, et l’Allemand Ditmar Krammer en 1970, alors ancien joueur du Bayern de Munich.
En Haïti, Maurice a entraîné des équipes de renom comme l’Étoile Haïtienne et Don Bosco, avant de s’installer aux États-Unis en 1964. À New York, il a fondé une école de football avec Frantz Saint Lot, contribuant ainsi au rayonnement du sport haïtien dans la communauté expatriée.
Son retour à Jérémie en 1996 a été un événement marquant pour la ville. Maurice Léonce a rapidement retrouvé sa place dans la vie sportive, sociale et culturelle de Jérémie, où il est resté une source d’inspiration pour les générations suivantes.
La disparition de Maurice Léonce laisse un vide dans le cœur des Haïtiens, qui se souviendront de lui non seulement pour son amour du sport, mais aussi pour ses contributions à la culture haïtienne. Ce dernier adieu à un homme de passion et de résilience résonne comme un hommage à l’une des plus grandes figures du pays, un homme qui a vécu jusqu’au bout en suivant ses rêves et en inspirant ceux qui l’entouraient.
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