Le BOJNUAH condamne la décision de la République Dominicaine de déporter massivement 10 000 Haïtiens par semaine
Le Bureau de l’Organisation des Jeunes pour les Nations-Unies d’Afrique en Haïti condamne fermement la décision du président dominicain Luis Abinader et son gouvernement de déporter 10 mille migrants haïtiens en situation irrégulière sur le territoire dominicain, dans le cadre de leurs politiques migratoires racistes. Le BOJNUAH souligne que cette opération discriminatoire à caractère raciste a été enclenchée alors que se déroulaient en République dominicaine précisément à Punta Cana, du 2 au 5 Octobre 2024, la célébration du 1er Sommet de l’Organisation des Nations-Unies-ONU sur le tourisme pour l’Afrique et les Amériques.
« Cette nouvelle décision discriminatoire des autorités dominicaines est une violation des obligations de la République dominicaine selon la Responsabilité des États et les conventions internationales. C’est une violation des articles 1, 2, 3, 6, 15, 22, 30 de la Déclaration Universelle des Droits Humains, de la Convention Internationale des droits civils et politiques, de la Convention Interaméricaine des Droits Humains, et de leur propre Constitution.», s’est insurgé le Bureau de l’Organisation des Jeunes pour les Nations-Unies d’Afrique en Haïti, dans un communiqué transmis à la rédaction de IWM dans lequel il a rappelé que la République dominicaine au même titre que la République d’Haïti a signé et ratifié les Conventions Universelle et Interaméricaine des Droits Humains dont la signature et la ratification constituent des obligations.
L’Organisation souligne que différents observateurs ont qualifié de systématique la discrimination raciale à l’encontre des personnes d’ascendance haïtienne en république voisine. Depuis 2004, plusieurs mesures adoptées par l’État dominicain ont eu pour effet de poser aux Haïtiens des obstacles à l’acquisition et au maintien de la nationalité dominicaine.
Dans cette optique, le Représentant Spécial du BOJNUAH, Amos Cincir, a rappelé l’arrêt raciste et honteux 168-13 rendu le 23 Septembre 2013 par le Tribunal Constitutionnel dominicain, qui a privé plus de 200 000 Dominicains d’ascendance haïtienne du droit à la nationalité dominicaine, institutionnalisant encore davantage la discrimination raciale à leur encontre. « Ces décisions représentent une dérogation aux normes juridiques internationales et une violation flagrante des lois de la République dominicaine ».
Le Panafricain et diplomate Harold Robinson Davis, de nationalité costaricienne et ancien fonctionnaire, qui a servi aux Nations Unies pendant plus de 30 ans, a exprimé sa déception face à la décision des gouvernements africains d’envoyer des délégations touristiques de haut niveau en République dominicaine, selon le communiqué du BOJNUAH.
« En tant qu’activiste PANAFRICAIN et membre de la diaspora latino-américaine et africaine, il [Davis] a exprimé sa consternation face à la présence de délégations africaines et des Amériques de si haut niveau en République dominicaine en ces temps difficiles où les autorités dominicaines infligent de mauvais traitements aux Haïtiens et aux citoyens dominicains d’ascendance haïtienne. Il estime que si cet événement s’inscrit dans la recherche de liens économiques plus étroits entre les deux régions, le choix du lieu est consternant, car la République dominicaine a depuis toujours discriminé les Haïtiens parce qu’ils sont Noirs », indique le communiqué.
Selon des chiffres avancés dans la presse dominicaine, plus de 5.000 Haïtiens ont été expulsés de République dominicaine au 4 octobre 2024, 4 jours après l’opération de rapatriement massif de 10.000 Haïtiens par semaine lancé par le président Luis Abinader et son gouvernement.
Le BOJNUAH croit dur comme fer que la Responsabilité des Etats oblige aussi la République d’Haïti à assister ses ressortissants en situation irrégulière en territoire étranger et aussi à prendre les dispositions nécessaires et adéquates pour résoudre les problèmes migratoires de la République de façon définitive.
La stabilité politique, la sécurité, la croissance économique et la création d’emplois sont des éléments de solution, ainsi qu’une certaine idée de la République d’Haïti, de sa mission, de son rôle et place dans le monde. Il y va de la responsabilité de la République d’Haïti et des leaders politiques et économiques d’offrir des options de bien-être aux citoyens haïtiens pour que l’immigration illégale ou légale ne soit pas le premier choix des citoyens, jeunes et moins jeunes, et de réintégrer nos déportés de la république voisine et dans d’autres régions du monde, conclut le communiqué de Bureau de l’Organisation des Jeunes pour les Nations-Unies d’Afrique en Haïti.
Par la rédaction