Haïti et l’héritage de la rançon de 1825 : Un appel à la justice historique sur la tribune de l’ONU par le Président du CPT, Edgard Leblanc Fils
Lors de la 79ème assemblée, Edgard Leblanc Fils, président du Conseil de Transition en Haïti, a vivement rappelé une vérité souvent oubliée : Haïti, première république noire libre du monde, est encore prisonnière d’une injustice historique. Une injustice qui, selon lui, a freiné non seulement le développement du pays, mais a aussi laissé une empreinte indélébile sur son peuple, un fardeau dont les conséquences se font encore sentir aujourd’hui.
Leblanc Fils a souligné un fait crucial de l’histoire : en 1825, la jeune République haïtienne a été forcée de payer une rançon exorbitante à la France, son ancien colonisateur, en échange de la reconnaissance de son indépendance. Ce tribut imposé a plongé Haïti dans une spirale d’appauvrissement profond dont il ne s’est jamais totalement relevé. Cette rançon, non seulement injuste, a hypothéqué l’avenir du pays, bloquant ainsi son élan vers un développement durable.
« Haïti est le seul pays au monde à avoir dû payer pour que son indépendance soit reconnue, indépendance obtenue dans le sang et la souffrance », a déclaré avec gravité Leblanc Fils. Ses mots résonnaient comme un écho aux siècles de lutte du peuple haïtien, qui continue de payer le prix de sa hardiesse à avoir ouvert la voie à la liberté.
Cependant, Leblanc Fils a tenu à préciser que son appel n’est pas une demande de charité. Ce que Haïti exige, c’est le respect, la justice et la dignité. Le président du CPT a fermement soutenu que son pays ne cherche qu’à recouvrer son honneur, pour avoir osé libérer son peuple et inspirer le monde par cet acte courageux.
Pour renforcer la sécurité et la stabilité en Haïti, Leblanc Fils a également proposé une transformation de la mission multinationale actuelle en une véritable mission de maintien de la paix sous l’égide des Nations Unies. Il a affirmé que ce changement garantirait un financement plus constant et des engagements plus sérieux de la part des États membres. En insistant sur la nécessité d’éviter les erreurs passées des forces internationales, il a plaidé pour un renouveau dans l’approche des interventions étrangères en Haïti.
L’appel de Leblanc Fils résonne comme un rappel poignant des dettes non payées de l’histoire. Haïti, ce symbole de liberté, ne réclame que ce qui lui est dû : une reconnaissance digne et un traitement juste, loin des héritages de l’injustice.
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