Télécommunications : Dispute entre Digicel et Kaliko Beach Hôtel plonge Haïti dans une panne internet nationale
Le samedi 14 septembre 2024, Haïti s’est réveillé coupé du monde numérique en raison d’une interruption massive de l’internet causée par des défaillances techniques sur le réseau de Digicel. Jean Philippe Brun, Directeur général de la Digicel, a rapidement pris la parole sur les réseaux sociaux pour expliquer la situation. Il a attribué cette interruption à des problèmes liés aux équipements de la société Cable and Wireless, spécifiquement à une infrastructure sous-marine arrivant à Haïti.
Cependant, Brun a également pointé du doigt Emmanuel Fritz Paret, propriétaire du Kaliko Beach Hôtel, pour avoir refusé l’accès à sa propriété où les réparations devaient avoir lieu. Selon lui, cette décision a retardé le rétablissement du service et aggravé la crise.
De son côté, M. Paret a donné une version différente des faits, révélant dans une note publique le 15 septembre 2024 qu’une dette non réglée de 2,5 millions de dollars américains par la Digicel l’avait poussé à refuser l’accès. Il a également exprimé ses inquiétudes quant aux problèmes d’insécurité croissante dans la région de Carries, et même laissé entendre qu’il pourrait y avoir des liens entre les gangs locaux et Digicel, ce qui, selon lui, augmente les risques pour ses affaires et sa propriété.
M. Paret a indiqué qu’il ne pouvait plus continuer à soutenir les opérations de la Digicel sans que cette dette ne soit réglée. Il a également souligné que cette somme est insignifiante par rapport aux bénéfices annuels de la société, mais qu’elle représente un droit légitime pour l’utilisation de sa propriété pour le passage du câble international à fibre optique reliant Haïti aux États-Unis.
En attendant une résolution, la population haïtienne se retrouve privée de services internet, affectant des milliers d’utilisateurs à travers le pays. De plus, les clients Digicel espèrent être dédommagés pour les forfaits qu’ils n’ont pas pu utiliser pendant la panne.
Cette situation met en lumière les défis de l’infrastructure technologique en Haïti, où la dépendance à des entreprises dominantes comme Digicel laisse peu de marge de manœuvre face à de telles crises.
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