” Quand la guitare résonne plus fort que les armes”, une initiative de l’UNICEF visant à protéger les enfants haïtiens des dangers liés aux groupes armés
“Gita pa m lan sonnen pou lapè” ou “Ma guitare résonne pour la paix”, une initiative lancée lundi 09 septembre par le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF). Elle puise dans le riche patrimoine culturel haïtien pour mobiliser les enfants et leurs communautés face à la crise actuelle.
Selon un rapport des Nations Unies environ 30 à 50% des membres des groupes armés sont des enfants.Ces derniers sont poussés à rejoindre les gangs armés par pur désespoir. C’est en ce sens que l’Ambassadeur de l’UNICEF Jean Jean Roosevelt utilise la culture, l’art et la musique pour impliquer les enfants, les adolescents et les communautés dans la lutte contre le recrutement des jeunes en leur offrant une alternative à la violence et une voix pour leur avenir. Un tel projet reflète la force de nos traditions et notre espoir d’un avenir pacifique.
La violence des gangs armés a entraîné une augmentation spectaculaire du nombre d’enfants déplacés dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Selon le maire de Léogâne M. Ernson Henry cette initiative est d’une importance cruciale et arrive au moment où le gouvernement de transition met en place un programme de réintégration des enfants associés aux groupes armés à la veille de la rentrée scolaire.
De son côté, le coordonnateur de Programme de l’organisation CEDUCC a souligné que cette initiative comprendra des ateliers artistiques dont des cours de guitare, des productions musicales et des spectacles créés par les enfants. Des chansons qu’ils composeront porteront leur message de paix à toute la communauté.
“Cette initiative est bien plus qu’une simple sensibilisation. C’est un cri d’espoir, une invitation à la paix qui résonne à travers les guitares, les voix et les créations artistiques des enfants, martèle le Représentant de l’UNICEF en Haïti Bruno Maes. Il affirme que la transformation des esprits et les cœurs des jeunes peuvent se transformer en leur offrant un avenir où la musique, l’art et la paix résonnent plus fort que la violence.
Notons que l’État en collaboration avec les agences des Nations Unies et les organisations de la société civile ont validé un protocole visant à prendre en charge les enfants libérés des gangs. Dans le but d’assurer que ces enfants réellement associés à des groupes armés et ceux accusés d’avoir commis des crimes sont considérés comme des survivants de violations du droit international plutôt que comme des auteurs de délit.
Rappelons que le gouvernement de transition de concert avec l’UNICEF a mis en place une structure de transit pour les enfants dont filles et garçons qui ont été associés aux gangs. Après l’évaluation de leurs besoins, ces progénitures seront orientés vers des services spécifiques tels que des psychologues, des opportunités de développement de compétences ou la réunification familiale.