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Sous l’apparente vigilance de la Police Nationale d’Haïti, une réalité troublante se déroule à Tabarre

Dans les rues de Fleuriot, des enfants, souvent orphelins ou abandonnés, sont à la recherche désespérément d’une survie. Ces jeunes, âgés de moins de 18 ans, errent sans destination, tendant leurs mains sans répit pour demander des pièces qui pourraient peut-être apaiser leur faim qui les ronge. Ces enfants de rue, exposés à la violence du quotidien, se retrouvent à la croisée des chemins entre la misère et les gangs.

Bien que les autorités aient mis en place des moyens importants pour sécuriser la commune de Tabarre, avec des dispositifs importants déployés au carrefour Gérald Bataille jusqu’au viaduc de Tabarre, il semble que la présence de ces jeunes vulnérables ait été ignorée. Ces actions visant à empêcher l’infiltration des gangs armés ne prennent pas en considération le danger qui guette ces enfants. Ils sont livrés à eux-mêmes et sont confrontés à des propositions néfastes, souvent des offres de recrutement par les mêmes gangs que les autorités tentent de mettre hors d’état de nuire. Ces jeunes, sans autre option, risquent d’être entraînés dans la spirale de la violence.

Qui prend la défense de ces enfants ? Pourquoi les autorités n’ont-elles pas mis en place des mesures pour les soutenir dans leur transition vers une vie meilleure, éloignée de la rue et de ses risques ? Ces interrogations résonnent avec une urgence d’autant plus grande que l’on écoute les récits de ces jeunes, pris lors d’un micro-trottoir.

Beaucoup d’entre eux partagent un destin tragique. La plupart d’entre eux sont orphelins de père, certains ont été abandonnés, d’autres ont perdu leurs parents. Ces enfants, nés dans des conditions qu’ils n’ont pas sélectionnées, ne sont pas responsables de leur vie. Cependant, ils se retrouvent à assumer cette responsabilité, abandonnés à eux-mêmes dans un monde qui les néglige.

Devant cette réalité, la question demeure : pourquoi ces enfants sont-ils laissés à l’abandon par une société qui, tout en cherchant à se protéger des gangs, oublie de protéger ses membres les plus vulnérables ?

En revanche, Shamica, une jeune fille de 14 ans, nous révèle qu’elle est régulièrement victime de harcèlement sexuel, de viols et de violences physiques lorsqu’elle refuse de se soumettre aux demandes sexuelles des adultes. Cette situation soulève des interrogations essentielles.

Est-ce qu’elle est la seule jeune fille de la rue qui subit de tels abus ? Quelle est l’incidence de ces violences sur la vie de ces jeunes filles ? Une fois ces épreuves passées, reçoivent-elles un soutien médical et psychologique approprié ? Est-ce qu’il existe des mesures de protection pour les personnes atteintes de maladies sexuellement transmissibles (MST), de VIH et d’autres IST ? Quelles sont les ressources disponibles pour leur bien-être mental ?

Finalement, si ces jeunes filles sont enceintes, quel est l’avenir de leurs enfants ? Est-ce qu’ils seront condamnés à revivre le même cycle de souffrance et de précarité ?

Lovely Charles

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