Arcahaie: L’Insécurité et les conflits terriens à Cariès: Un coup fatal au secteur touristique de la Côte des Arcadins
La route nationale numéro 1, qui traverse une des plus belles régions touristiques d’Haïti, la Côte des Arcadins, est devenue une zone de danger pour les visiteurs et les résidents. Cette insécurité, combinée à des conflits terriens dans la zone de Cariès, a conduit à la fermeture des plages, hôtels et restaurants qui étaient autrefois des pôles d’attraction touristique pour cette partie de la commune de l’Arcahaie. En conséquence, de nombreux petits marchands, dont la survie dépendait du tourisme, sont aujourd’hui désespérés face à la perte de leurs moyens de subsistance.
Les marchands de poissons frits, de lambis et de griots, qui animaient autrefois les plages de la région, voient leur clientèle disparue et leurs étals vides. Marie-Louise, une vendeuse de poissons frits depuis plus de 15 ans, décrit sa situation avec amertume : “Depuis que les hôtels ont fermé leur porte, il n’y a plus personne sur les plages. Je passais mes journées à vendre du poisson frais aux touristes, mais maintenant, je ne vends presque rien. C’est comme si on m’avait enlevé ma vie.”
De nombreux commerçants locaux sont contraints de se tourner vers d’autres activités pour survivre. Jean-René, un vendeur de lambis, témoigne de sa frustration : “J’ai grandi ici et toute ma famille a vécu de ce que nous gagnions sur ces plages. Aujourd’hui, je dois aller en ville chaque jour pour essayer de vendre quelques trucs, mais ce n’est pas suffisant. C’est très difficile de recommencer à zéro.”
Ces fermetures n’ont pas seulement affecté les marchands. Les pêcheurs locaux qui fournissaient des poissons frais aux restaurants ont également vu leurs revenus s’effondrer. Pierre, un pêcheur de la région, explique : “Avant, je pouvais pêcher et vendre ma prise directement aux hôtels et aux restaurants, mais maintenant, je dois faire de longs trajets pour trouver des acheteurs. Ce n’est pas rentable et nous perdons tous espoir.”
Ces témoignages montrent la situation désespérée dans laquelle se trouvent ces petits commerçants et travailleurs locaux, dont l’économie dépendait largement du tourisme. En l’absence de mesures concrètes pour résoudre les problèmes de sécurité et de conflits terriens, il est peu probable que la région retrouve son dynamisme touristique d’antan. Les autorités locales et nationales sont donc appelées à agir rapidement pour rétablir la sécurité et offrir un soutien aux personnes touchées par cette crise, avant qu’il ne soit trop tard pour sauver ce secteur essentiel de l’économie locale.
Ainsi, l’avenir de la Côte des Arcadins demeure incertain, alors que ses acteurs les plus vulnérables cherchent désespérément des moyens de survie dans un contexte de crise.
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