Dominique Dupuy : Un signal fort pour la transparence dans la diplomatie haïtienne
Dans une initiative marquante qui pourrait redéfinir l’intégrité au sein de la diplomatie haïtienne, la Ministre des Affaires Étrangères, Dominique Dupuy, a pris une mesure audacieuse en demandant à tous les chefs de missions diplomatiques de procéder à la déclaration de leur patrimoine. Dans une circulaire adressée aux diplomates, Mme Dupuy a mis l’accent sur la nécessité d’une telle déclaration, soulignant son importance dans la lutte contre la corruption, un fléau qui a souvent terni l’image de la diplomatie haïtienne.
Cette démarche s’inscrit dans une dynamique de renforcement des institutions publiques et de promotion de la transparence. Elle intervient à un moment où le ministère des Affaires Étrangères cherche à assainir ses pratiques et à restaurer la confiance du public. La décision de Mme Dupuy est la première de ce genre depuis la promulgation de la loi sur la déclaration de patrimoine le 1er février 2008, une législation longtemps restée lettre morte dans l’administration publique.
Le rappel de cette obligation légale par la ministre intervient alors que l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a récemment relancé plusieurs chefs de missions pour qu’ils se conforment à cette exigence. En effet, la loi de 2008 stipule que tous les fonctionnaires de l’État, y compris les diplomates, doivent déclarer leur patrimoine. Cependant, peu d’entre eux s’étaient jusque-là soumis à cette obligation, illustrant une certaine impunité au sein de l’appareil d’État.
Cette nouvelle circulaire de Dominique Dupuy marque donc un tournant décisif. Elle envoie un message clair : la diplomatie haïtienne doit non seulement représenter le pays à l’étranger mais aussi être un modèle de transparence et de bonne gouvernance. Cette initiative est d’autant plus significative que des scandales de corruption ont souvent éclaboussé le ministère, mettant à mal sa crédibilité.
La déclaration de patrimoine est un outil essentiel pour prévenir et détecter la corruption. Elle permet de contrôler l’enrichissement illicite des agents publics et de renforcer l’intégrité au sein de l’administration. En exigeant que les diplomates s’y conforment, Dominique Dupuy cherche à instaurer un climat de transparence qui pourrait encourager d’autres secteurs de l’État à suivre cet exemple.
Il est également pertinent de noter que l’ULCC, dans son rôle de gardien de la transparence publique, pourrait intensifier ses efforts pour s’assurer que cette exigence soit respectée. Des sanctions pourraient être envisagées contre ceux qui ne s’y conformeraient pas, envoyant ainsi un message fort contre la corruption.
En prenant cette initiative, Dominique Dupuy pose les jalons d’une réforme nécessaire pour réhabiliter la diplomatie haïtienne aux yeux du public et des partenaires internationaux. La déclaration de patrimoine ne doit pas être perçue comme une contrainte, mais comme un engagement envers l’éthique et la bonne gouvernance.
À terme, cette démarche pourrait servir de catalyseur pour une transformation plus large des pratiques administratives en Haïti. Elle pourrait inciter d’autres ministères à emboîter le pas et à adopter des mesures similaires pour améliorer la transparence et combattre la corruption à tous les niveaux de l’État.
En somme, la décision de la Chancelière Dominique Dupuy de demander la déclaration de patrimoine des chefs de missions diplomatiques est une initiative louable qui s’inscrit dans une volonté de renouveler la diplomatie haïtienne. Cela pourrait marquer le début d’une ère de transparence et de responsabilité accrues au sein de l’administration publique, essentielle pour renforcer la gouvernance et rétablir la confiance de la population envers ses institutions.
pascalfleuristil2018@gmail.com