Haïti-Justice : BACOP-Juridique appelle à la création de deux nouveaux tribunaux dans le Sud-Est
Les responsables du Bureau d’Assistance, de Consultation, d’Observation et de Plaidoyer (BACOP-Juridique), une structure de défense des droits humains, ont demandé au gouvernement de transition de créer deux nouveaux Tribunaux de Première Instance (TPI) dans les arrondissements de Belle-Anse et Bainet, lors d’une conférence de presse tenue vendredi 30 août 2024.
Les responsables de BACOP-Juridique ont exprimé leur inquiétude face à la détérioration des conditions de détention préventive prolongée dans le Sud-Est. Ils ont ainsi formellement demandé au gouvernement de créer deux nouveaux Tribunaux de Première Instance (TPI) dans les arrondissements de Belle-Anse et de Bainet, à l’image des initiatives déjà prévues dans le Grand Nord.
Selon une enquête menée par BACOP-Juridique au sein de la prison civile de Jacmel, une majorité de prisonniers, en détention préventive prolongée souffrent de conditions de vie alarmantes, marquées par un manque de nourriture et de soins médicaux. Cette enquête révèle également que la plupart des détenus viennent des arrondissements de Bainet et de Belle-Anse, où l’absence de tribunaux locaux complique l’accès à la justice.
« Nous félicitons le gouvernement pour son initiative de créer quatre nouveaux TPI dans le Grand Nord », a déclaré le responsable de programme de BACOP-Juridique, Me Saurel Déronette. « Cependant, nous sollicitons également la création de deux TPI pour l’arrondissement de Belle-Anse, qui compte quatre communes : Belle-Anse, Grand-Gosier, Thiotte, et Anse-à-Pitre ; ainsi que pour l’arrondissement de Bainet, qui comprend les communes de Bainet et Côte-de-Fer ».
Le responsable a insisté sur l’urgence de la situation, soulignant qu’il s’agit d’une injustice sociale lorsque les citoyens n’ont pas accès à la justice de proximité. BACOP-Juridique prévoit de mener une série d’actions pour faire avancer cette cause, incluant des pétitions et des rencontres avec d’autres organisations de la société civile, afin de permettre au département du Sud-Est de bénéficier des mêmes services judiciaires que ceux prévus pour le Grand Nord.
La demande allait être formellement adressée au ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Me Carlos Hercule, avec l’espoir que cette initiative soit rapidement mise en œuvre pour soulager les populations concernées, conclut Me Déronette.
Marcia Moïse
moisemarcia@gmail.com