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Derrière les masques : La face cachée de la violence faite aux femmes en Haïti

La violence envers les femmes est une réalité omniprésente en Haïti, transcendée par des barrières sociales, économiques et culturelles. Marnatha Irène Ternier, dans son ouvrage « La Transe des Masques », met en lumière cette sombre facette de notre société en abordant des sujets tabous et en décortiquant les dynamiques de pouvoir à travers des récits poignants.

Madame Ternier affirme que notre naissance même détermine les violences faites aux femmes. Cette idée est profondément enracinée dans une culture où, peu importe le statut socio-économique ou le niveau d’éducation, les hommes exercent une violence physique, psychologique ou verbale sur leurs partenaires. Cette violence est un miroir des crises sociales, politiques et économiques qui touchent le pays, exacerbées par des situations de chaos et d’instabilité, comme en témoignent les récentes années suivant l’assassinat de Jovenel Moïse.

L’auteure expose une série de récits dans son livre, chaque nouvelle étant une représentation vivante de la condition humaine, des joies aux souffrances. À travers des histoires telles que Le Bâtard, Professionnel ou Le Coq refuse de chanter, elle nous pousse à réfléchir sur la manière dont la violence est intégrée dans nos vies dès la naissance, se reproduisant de génération en génération.

Dans « Des violences faites aux femmes », Ternier raconte l’histoire d’une famille marquée par la violence conjugale, illustrant comment une mère et sa fille doivent faire face aux abus constants d’un beau-père devenu monstre. Cette nouvelle met en évidence le déclin d’une famille et l’impact profond et durable de la violence sur les individus.

Mais au-delà de la narration des violences physiques, Ternier aborde également les violences verbales et psychologiques. Elle révèle comment des hommes instruits, tels que des médecins ou des sociologues, utilisent leur position de pouvoir pour contrôler et abuser de leurs partenaires. Ce contrôle est souvent justifié par des croyances culturelles profondément enracinées qui minimisent l’importance des femmes et normalisent leur subordination.

La société haïtienne, selon Ternier, est souvent indifférente à la souffrance des femmes. Les institutions publiques censées protéger les victimes, telles que la police ou le ministère à la condition féminine, échouent souvent à remplir leur rôle. Les témoignages poignants de femmes cherchant désespérément de l’aide auprès de ces institutions illustrent cette réalité douloureuse.

Cependant, « La Transe des Masques » n’est pas seulement un cri de désespoir. C’est aussi un appel à l’action. L’auteure nous invite à reconnaître la violence avec laquelle nous sommes nés et à briser le cycle en éduquant les hommes à respecter les femmes et en renforçant les structures de protection et de soutien pour les victimes.

Ce livre est une œuvre puissante qui nous pousse à une introspection profonde sur la nature de notre société et sur notre propre rôle dans la perpétuation ou la lutte contre la violence. C’est une invitation à retirer nos masques et à affronter la réalité avec courage et détermination, pour construire une société plus juste et plus humaine.

Ternier nous rappelle que nous ne sommes pas ensemble pour nous détruire, mais pour nous aimer, nous tolérer et nous comprendre. Le changement commence par la reconnaissance et l’éducation, et chaque acte de respect et de soutien peut contribuer à un avenir meilleur pour les femmes et les enfants en Haïti.

Extrait d’un texte signé par Pradel Henriquez qui donne des pistes pour une analyse approfondie de ” la transe des masques ” :

pascalfleuristil2018@gmail.com

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Pascal Fleuristil

Je suis Pascal Fleuristil, originaire de l'Arcahaie. J'ai étudié la communication à l'ISNAC. Passionné du journalisme, j'intéresse à tous les sujets d'intérêt général.