Sécurité : CPD encourage le CPT à mettre en place une nouvelle commission nationale de désarmement, de démantèlement et de réinsertion.
La situation en Haïti est devenue critique en raison des violences armées qui sévissent depuis plus de huit ans. Au cours du premier trimestre de 2024, plus de 1193 personnes ont été tuées et 693 blessées par balles, selon le Haut-commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme.
Dans un communiqué rendu public le lundi 01 juillet 2024, Combite pour la Paix et le Développement (CPD) rapporte que plus de 150 groupes armés opèrent dans le pays, entravant la stabilité et mettant en danger la population. En outre, CPD décompte plus d’un millier d’enfants qui sont contraints à rejoindre ces gangs, violant ainsi leurs droits et le droit international. Qui pis est, ces enfants participent aveuglément aux pires formes de violences envers la population haïtienne.
L’organisation de défense des droits humains rappelle qu’au début du mois de mars 2024, plus de 4500 prisonniers se sont évadés et certains ont contribué à renforcer les groupes armés dans la capitale et les villes de province. Les prisons civiles de Croix-des-Bouquets et Cabaret ont été détruites et celle de Port-au-Prince vandalisée par les bandes armées illégales. Plus de 11 commissariats, sous-commissariats et antennes de la Police nationale ont été incendiés par ces derniers. Une dizaine de policiers a été assassinée et leurs cadavres ont été dénigrés par les membres de gangs.
Malgré l’arrêté publié le 08 mars 2019 nommant les membres de la CNDDR, cette commission n’a pas réussi à obtenir les résultats escomptés. Les groupes armés ont pris le contrôle de nouveaux territoires, détruisant des biens publics et incendiant des commissariats et des prisons. Face à la gravité de la situation, CPD estime qu’une nouvelle stratégie de désarmement et de démantèlement des gangs est désormais quasi-nécessaire.
CPD préconise donc la réforme et l’établissement d’une nouvelle Commission nationale de désarmement, de démantèlement et de réinsertion, dotée de ressources logistiques, financières et d’une feuille de route bien définie qui tient compte de divers aspects, tels que l’ingénierie sociale communautaire, le redressement économique des quartiers touchés par la violence, le démantèlement des gangs, la prise en charge et la réinsertion des enfants qui ont intégré les bandes armées.
En somme, indépendamment des activités qui seront menées par la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), CPD souligne qu’il est essentiel d’entreprendre une action plus urgente afin de résoudre de manière durable les causes profondes de la violence organisée en Haïti.