Haïti-Politique : Le Premier ministre de facto Ariel Henry projette de jeter l’éponge, la stabilité d’Haïti est compromettante

Dans la soirée du lundi 11 Mars 2024, le Premier ministre de facto haïtien Ariel Henry a officiellement fait part de son intention de démissionner. C’est le président du Guyana et de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), Mohamed Irfaan Ali, qui a répandu cette information lors d’une réunion consacrée à la crise politique en Haïti . Cette démission pourrait ouvrir la voie à une transition pacifique du pouvoir et plonge également le pays dans une crise politique et sécuritaire plus profonde.

“Nous prenons acte de la démission du Premier ministre Ariel Henry”, a déclaré Mohamed Irfaan Ali, président du Guyana et de la Caricom, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion en Jamaïque consacrée à la crise en Haïti. 

Dans son message préenregistré, le chef du gouvernement a exprimé son idée de démettre de ses fonctions dans un contexte de crise sociopolitique et sécuritaire. Il a fait croire qu’aucun sacrifice n’était trop grand pour Haïti et a informé avoir présidé un conseil des ministres au cours duquel le gouvernement a accepté la mise en place d’un Conseil présidentiel proposé par différents secteurs. Après l’installation des membres du Conseil présidentiel, le gouvernement en place démissionnera en bloc mais continuera à liquider les affaires courantes jusqu’à l’installation d’un nouveau gouvernement.

La déclaration d’Ariel Henry survient suite à une période de troubles politiques et sécuritaires en Haïti. Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021, le pays a été confronté à de nombreux défis. Malgré la signature d’un accord avec certains partis politiques qui se réclament de l’opposition et de la société civile en septembre 2021, d’autres groupes ont contesté ce document. Ce qui a engendré de profondes divisions au sein de la société haïtienne particulièrement dans la classe politique.

Un autre accord dit élargi a été signé en décembre 2022, impliquant des membres du secteur privé et de la société civile dans le but de mettre en place un Haut Conseil de la Transition, former un nouveau Conseil Électoral Provisoire (CEP), effectuer une révision constitutionnelle, organiser des élections générales et instituer un organe de contrôle gouvernemental. Cependant, seule la création du Haut Conseil de la Transition a été réalisée. Ce qui a conduit à une intensification des contestations dans le pays en raison du non-respect des engagements pris par le gouvernement au pouvoir .

Dans ce contexte de crise multidimensionnelle, Ariel Henry a quitté le pays le dimanche 25 février dernier pour participer à la 46e réunion de la CARICOM, mais il a été confronté à des difficultés pour retourner en Haïti. Dans l’intervalle, le pays a été secoué par des attaques violentes perpétrées par des gangs armés, entraînant l’annulation des vols des compagnies aériennes et une détérioration de la situation sécuritaire.

Alors qu’Ariel Henry reste bloqué à l’extérieur du pays, Haïti continue de faire face à des défis politiques majeurs, sécuritaires et humanitaires. La démission du Premier ministre plonge le pays dans une période d’incertitude et soulève des questions quant à la stabilité future.

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