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De l’état d’urgence à l’État assiégé!

Reste-il encore des voix officielles en Haïti? L’on sait en tout cas que celles d’Izo 5 Secondes et de Jimmy Chérizier alias Barbecue s’imposent. Après les coups de force dans les deux plus grands centres carcéraux du pays et la mise en liberté d’un peu plus de 5 mille prisonniers (chiffres combinés), une note de déclaration d’état d’urgence et de couvre-feu donnait presque l’impression qu’il y aurait une action concertée, démonstrative et rassurante de l’État.

Niet !

Entre-temps, les actions des gangs renforcés désormais par ces crapules fraîchement libérées de prison, prennent de l’ampleur et s’étendent sur le département de l’Ouest dans sa quasi-totalité.

Autre que les centres pénitentiaires livrés aux bandes armées, près d’une dizaine de commissariats et de sous-commissariats et de postes de police ont été abandonnés aux malfrats dont celui de Carrefour de l’aéroport, vandalisés puis incendiés.

Les assauts sont en ce moment convergés vers le principal aéroport du pays, celui de Toussaint Louverture, ciblé depuis le début de cette incursion et depuis le voyage du Premier ministre Ariel Henry.

De fait, le chef du Gouvernement et son gouvernement ont disparu des radars. La police, sinon quelques uns, en train de se sacrifier pour la cause, est aussi aux abonnés absents. Avant tout ça, on croyait qu’il y avait l’armée avec un commandant en chef. Et c’est dans ces circonstances que l’on se demande, à quoi sert-elle au juste ?

Mais encore, le propos, c’est à se demander, où sont passés les officiels de l’Etat? Où est le Premier ministre?

Ce à quoi je pense est saugrenu, stupide, irréaliste et machiavélique: le voyage d’Ariel Henry en compagnie de quelques uns de ses collaborateurs, a-t-il été planifié et orienté de telle sorte qu’il règne le chaos derrière lui et pour qu’il ne revienne plus au pays? Pourquoi la ministre de la Justice et de la Sécurité publique, se trouve-t-elle à Paris posant avec la France et regardant Haïti se brûler tel l’esclave de maison flagellant ceux des champs?

Personne n’a le mot, personne n’a l’intelligence assez aiguisée pour résoudre l’énigme. Car il s’agit bien d’une énigme à démêler.

Haïti est dans un brouillamini bien élaboré pourtant. C’est une conjuration qui s’exécute. Et nous en sommes les victimes collatérales parce qu’insignifiants aux yeux des conjurés. Alors même que nous pourrions être une tempête impétueuse, un glaive redoutable, un fort inexpugnable.

Mais voilà, ni l’état d’urgence, ni le couvre-feu n’ont tenu du moins tel que prévu ou compris. Car, tout porte à croire qu’il s’agissait d’une note publiée par l’État pour amplifier l’action des bandits de l’État. Et dans la foulée, ce sont les membres de la population traquée ici et là qui dansent le Tango.

Jackson Joseph pour la nouvelle Haïti 🇭🇹 ! (4/3/24)

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