Haïti-Situation médicale critique à l’Hôpital Universitaire de la Paix (Delmas 33) : l’Équipe médicale sous pression
Depuis la matinée du 29 février l’Hôpital Universitaire de la Paix de Delmas 33 est confronté à une série d’urgences médicales déchirantes, mettant à rude épreuve les ressources médicales de la région. Au minimum 33 blessures par balles, 2 par armes blanches et 14 traumatismes liés à des accidents de moto ou de voiture ont été traités par l’équipe médicale de l’HUP.
Le déplacement massif de la population a créé des défis logistiques majeurs, entravant l’arrivée du personnel médical à l’hôpital. Le personnel, déjà épuisé, est sur pied depuis plus de 48 heures pour répondre à la crise en cours. Les blessés affluent également à l’Hôpital Université d’Etat d’Haïti (communément Hôpital Général) considéré comme le plus grand centre hospitalier du pays avec une vingtaine de personnes blessées par balles nécessitant des soins médicaux urgents.
En même temps, Médecins Sans Frontières à Tabarre, un acteur clé dans les situations d’urgence, est actuellement saturé par rapport à la gravité de la situation.
Pire. Un problème crucial se pose quant à la disponibilité de sang. Le Programme National de Transfusion Sanguine (PNTS) est dépassé par la demande croissante.
En ce sens, le support du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) ainsi que des partenaires tels que l’Organisation Panaméricaine de la Santé (OPS) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est actuellement vital pour maintenir les opérations médicales urgentes. Cependant, malgré des efforts conjoints, l’équipe médicale est confrontée à des capacités maximales, avec une marge de manœuvre limitée.
La situation est d’autant plus préoccupante que des patients en situation d’urgence arrivent sans les moyens nécessaires, pas même pour couvrir les coûts de soins de base. En espérant une accalmie, l’équipe médicale tente de faire face à l’afflux continu de patients en les redirigeant vers Delmas pour éviter une surcharge du Centre-Ville et les assauts des bandits armés.
Jusqu’à la rédaction de ce texte, la situation médicale est critique au niveau de la capitale et ses zones avoisinantes due aux exactions coordonnées des gangs armés.
pascalfleuristil2018@gmail.com
