Ce que vous devez savoir sur la pollution sonore 

Quand on parle de pollution, d’entrée de jeu on perçoit des substances qui polluent l’atmosphère. Cependant, les phénomènes acoustiques ou les ondes sonores peuvent devenir des agents polluants provoquant des malaises au niveau de l’organisme humain plus particulièrement pour l’audition et aussi pour l’environnement. 

La pollution sonore désigne tous les effets que peuvent provoquer les phénomènes acoustiques ou les ondes sur la santé humaine et environnementale.

Le bruit reste la deuxième cause de morbidité environnementale selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) causant à lui seul des impacts négatifs sur tout l’écosystème, les hommes et  les animaux, néanmoins elle occasionne plus de dégât sur l’audition humaine. 

Les sources de la pollution sonore sont nombreuses. Elles proviennent de tout ce qui se passe autour de nous, de nos activités quotidiennes ; les transports routiers, aériens, les constructions ; les usines ; le voisinage ; les événements publics, fêtes, les concerts, les manifestations, les marchés publics, les bruits professionnels, les tracteurs, les marteaux piqueurs. 

Ce n’est pas la nature du son qui engendre généralement un risque auditif mais son intensité. C’est la durée de l’exposition dans des endroits bruyants qui occasionne des gênes. 

Pour mesurer les seuils à partir desquels un bruit commence à devenir une menace pour l’audition, le décibel (dB) est l’unité de mesure utilisée. Le bruit se mesure de 0 à 130 décibels. 

1) Le son est dit très calme de 0 à 20 dB, 

– 0 dB est le seuil d’audibilité qui est imperceptible à l’oreille 

– 10 dB Des studios d’enregistrement, le désert 

– 20 dB Jardin calme, des chuchotements à voix basse

2) Le son est dit acceptable de 25 à 40 dB

– 25 dB campagne sans vent dans les arbres

– 30 dB Chambre à Coucher, Brise légère

– 40 dB Bureau ou appartement tranquille

3) Le son est dit supportables de 

– Certains appareils électroménagers 

– 50 dB Le bruit dans un restaurant calme, les grands magasins 

– 60 dB Une conversation normale, la sonnerie d’un téléphone

4) Les sons fatigants, qui peuvent devenir pénible pour l’appareil auditif 

– 80 dB Les Klaxons 

– 70 dB Les aspirateurs, les tondeuses 

– 65 dB Les moteurs des voitures, bus 

5) Les sons qui peuvent devenir un risque pour l’audition sont :

– 102 dB Les concerts des artistes, les discothèques, le carnaval 

– 100 dB l’écoute de la musique dans une baladeuse à pleine puissance 

– 100 dB Les bruits des moteurs des motos, les tracteurs 

6) Les sons peuvent devenir nocifs ou dangereux pour l’audition de 110 à 140 décibels  

– 110 dB La musique à fond dans une voiture 

– 120 dB Le décollage des avions, les marteaux piqueurs 

– 130 dB Les armes à feux, les concerts d’armes automatiques

– 140 dB Les explosions des pétards 

L’exposition à des bruits sonores élevés peut avoir des conséquences irréversibles sur l’audition. La docteure Farah Armande Louis a évoqué quelques-uns de ces méfaits, qui sont : 

– La surdité

– Des acouphènes : qui sont de bourdonnements des sifflements ressentis au niveau des oreilles.

– Hypersensibilité au bruit 

– Fatigue auditive 

– Troubles sonores aigue 

En plus des conséquences sur l’audition, les bruits sonores peuvent provoquer des troubles visibles sur le corps humain   

– Perturbation du sommeil 

– Le développement des facteurs de risque de la tension artérielle

– Le diabète

– et certaines maladies coronariennes

Sur le plan psychique  

– L’augmentation de la nervosité 

– La dépression 

– Le manque de concentration 

– L’irritabilité 

En Haïti, la pollution sonore est un sujet tabou, personne n’en parle ou personne n’évalue vraiment ces risques. Ajoutons que, nous sommes un pays très bruyant et que toute la population fait face chaque jour à ces bruits. 

Les sons que nous recevons tous les jours et ceci pendant une durée assez longue sont classés dans les catégories fatigants et qui peuvent devenir pénible pour l’oreille et à la longue devenir nocif. 

De nos jours, nous faisons face à une insécurité grandissante . Cette insécurité va de pair avec l’écoute des rafales d’armes automatiques dans certaines zones du pays. Il faut dire que les sons que produisent ces rafales s’élèvent à près de 130 dB, un niveau de son très nocif pour l’audition.

Le transport routier n’est pas exempt de ce constat. En plus du bruit des moteurs qui s’élève à près de 65 dB, un niveau de son qui devient pénible à une exposition, les chauffeurs utilisent de plus, leurs klaxons à longueur de journée et n’importe où ne respectant même pas les endroits à  interdiction de klaxonner par exemple près d’un hôpital. Les klaxons émettent un son élevé à  un niveau de 80 dB.

Il faut ajouter aussi que les chauffeurs de transports en commun, de même que les taxis motos ajoutent le plus souvent une radio connectée à des hautparleurs pour jouer des musiques très fort. De plus, les motocyclistes rendent leur pot d’échappement plus bruyant en ajoutant un embout d’échappement avec des extrémités plus évasées pour amplifier le son des motos. Un bruit qui dérange tout un quartier avec le passage d’une moto.

Les fêtes dans le voisinage  génèrent aussi beaucoup de bruit dans les quartiers qui empêchent les enfants comme les adultes de dormir.

Pour ce qui est du bruit professionnel, les individus qui travaillent dans des usines ne sont pas protégés de même que leur entourage, par exemple une usine qui fabrique des blocs de béton, un atelier de soudure, de charpenterie ou de menuiserie.

La majeure partie des entreprises dans les villes tels : Les bars, les restaurants, les magasins électroniques, les barber shop, les studios de beauté, les magasins de vêtements, de vaisselles ont tous tendance  à mettre sur la rue un baffle qui projette de la musique le plus souvent avec un volume élevé durant toute la journée, dans le but, disent-ils, d’attirer plus de clients. Sans oublier que ces mêmes entreprises ont pour la plupart une génératrice qui marche  à longueur de journée.

Il y a aussi d’autres sources qui polluent la société à des occasions spécifiques  entre autres les raras, les carnavals, les concerts, les programmes de DJ, tous sont des facteurs de risques pour l’audition.Néanmoins, il n’existe aucune législation pour protéger les citoyens face à ce tueur en silence.

Ce sont les autorités compétentes qui doivent prendre des mesures, par la règlementation des lois afin de protéger la population contre les impacts de la pollution sonore. 

– Une meilleure conception des quartiers résidentiels et meilleure localisation.  Car la conception des bâtiments jouent un rôle essentiel dans la répartition des bruits. 

– Protection sur les lieux du travail, surtout dans les usines de soudure, ferronnerie, les moulins. 

– Des peines qui contraints à garder le volume requis 

– Lancement des campagnes de sensibilisation permettant à la population de savoir l’impact que peut avoir les bruits puissants, ou la pollution sonore sur l’organisme tout entier et particulièrement sur l’audition. 

– Encourager un changement de comportement face au bruit dans le but d’éduquer les jeunes afin qu’ils adoptent des habitudes d’écoute sans risque. 

L’audition joue un rôle très important dans la fonction de percevoir le monde qui nous entoure. Elle est aussi un élément clé pour communiquer avec son entourage et se repérer dans l’espace et le temps. Il est important de suivre quelques conseils que nous donne la docteure Amande Farah Louis. Citons : 

– Ne pas rester trop longtemps exposer dans des milieux bruyants. Accordez-vous des pauses. 

– Garder le volume à la limite demandée lors de l’utilisation des appareils

– Porter des bouchons d’oreilles dans les milieux bruyants ou des casques antibruit. Cela réduit de 30 décibels le volume de bruit qu’on reçoit.  

– Effectuer des examens auditifs après une exposition à risque. 

– Consulter rapidement un ORL après avoir senti une gêne. 

– Avec des écouteurs, n’écoutez pas votre musique à plus de 60% du volume maximum. À pas plus d’une heure si vous l’écoutez plus longtemps baissez le volume.