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L’isolement de la diaspora haïtienne des affaires politiques du pays est aussi une barricade

Ce n’est pas seulement à l’intérieur du pays qu’il y a des barricades pour les masses.  Les haïtiens vivant à l’étranger, eux aussi, ils ont des barricades constitutionnelles les empêchant de briguer des postes électifs dans leur pays. 

Quant à la diaspora, il y a aussi une barricade entre les politiciens en Haïti et ceux de l’extérieur qui veulent toutefois faire de la politique dans leur pays. La Constitution haïtienne de 1987 ne reconnaît pas la double nationalité. « Être haïtien d’origine et n’avoir jamais renoncé à sa nationalité. » Voilà donc les conditions ou barricades constitutionnelles si un haïtien de la diaspora veut toutefois briguer un poste électoral comme député, sénateur ou président de la République. 

Plus de trente ans après le vote de la constitution post-Duvalier, la diaspora ne semble toujours avoir que des devoirs : envoyer de l’argent en Haïti, participer à des compétitions sportives à l’échelle internationale pour le pays, faire pression quand la nation est en danger face aux dictateurs et aux putschistes ou quand l’image des haïtiens est en jeu, comme dans le cas du Sidalors de la grande manifestation du 20 avril 1990 à New York aux États-Unis.  

Plus de trente ans après le vote de la Constitution, les problèmes demeurent entiers quand il s’agit pour la diaspora de partir à la conquête de ses droits. L’haïtiano-américain, l’haïtiano-canadien et tous les autres haïtiens vivant à l’étranger ne jouissent toujours pas du droit à la double nationalité. Ils ne peuvent ni élire ni être élus. Impossible donc pour eux d’occuper au vu et au su de tous des postes électifs. 

S’ils ne sont pas étrangers quand ils doivent apporter leurs contributions économiques, mais politiquement, ils sont plus étrangers que les membres de la communauté internationale. Donc, si on veut changer le système, il doit y avoir de nouveaux dispositifs constitutionnels qui garantissent les mêmes droits à toutes les filles et tous les fils du pays.  Et c’est ce combat contre l’exclusion qui mène les militants et écrivains politiques de la diaspora.

Dans son texte le dernier livre d’Esau Jean-Baptiste, un outil de lutte pour l’intégration de la diaspora, Joel Leon, directeur du journal Boukan news écrit que “c’est un livre qui est dédié exclusivement aux Haïtiens qui vivent à l’étranger que les élites politiques et économiques à l’intérieur d’Haïti peuvent s’inspirer comme une source de référence en termes d’amendement constitutionnel, à savoir que « Haïti est plus que 27750 km2 ». Car, ceux qui se séparent de corps d’Haïti, mais leur esprit y demeure, font partie intégrale de la solution aux gros maux du pays. Pour arriver à profiter pleinement de l’apport de la diaspora haïtienne, il faut enlever toutes les barrières migratoires et de nationalité. Car, une fois Haïtien, c’est une bénédiction éternelle. Il n’y a pas de substitut ‘’

M. Leon poursuit pour dire que c’est ‘’D’abord un livre dédié à la vaillance de chaque haïtien qui vit en dehors de son pays.  C’est aussi un passage en revue des perpétuels combats engagés pour Haïti dans sa longue chevauchée pour le respect de sa dignité, le développement économique, le progrès social, la promotion de sa culture…’’

Enfin de compte, plaidoyer pour l’intégration de la diaspora dans la vie politique en Haïti est un outil contre l’exclusion, l’injustice et les barricades de plus de trente ans des hommes politiques d’Haïti “Sous prétexte d’être détenteur d’un passeport étranger ou pour avoir vécu pendant plus de 5 ans dans un autre pays, tout ceci pour les besoins de la république, on les punit ! Il est inconcevable qu’un groupe d’hommes et de femmes qui se sacrifient au quotidien pour le bonheur de leur pays soient les victimes de cet ostracisme désuet. En revanche, ceux qui dilapident les fonds publics, commettent des crimes odieux, gaspillent les ressources nationales…se considèrent comme les seuls enfants authentiques du pays. Il est temps de rétablir cet équilibre patriotique et de rétablir la vérité historique, avait conclu Joel Leon.

On ne peut pas parler de développement sans parler de ressources humaines et de cadres compétents dans les grandes affaires de l’État. N’en déplaise aux cadres bien formés et intègres qui vivent au pays, il est malheureusement établi qu’Haïti a une carence d’individus formés, capables, ou qui ont démontré leur aptitude par cause. 

À l’ère de l’interdépendance où le monde est un seul village, en Haïti, on prône encore l’exclusion. La bonne gouvernance ne peut prôner que l’inclusion, car c’est l’unique moyen de rassembler, pour le développement sociopolitique et économique du pays, toutes les âmes capables d’une nation.

En quelque sorte, plaidoyer pour l’intégration de la diaspora dans la vie politique en Haiti est un document important au service de la diaspora haïtienne pour se découvrir et s’identifier comme une force motrice incontournable pour le changement en Haïti, écrit Schultz Laurent Junior dans le journal Le National en date du 19 octobre 2023.

La rédaction

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