Nouvelle rencontre ce lundi du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation d’Haïti
Comme annoncé, le conseil de sécurité de l’organisation des nations unies s’est réuni ce lundi 23 octobre 2023 autour de la situation sécuritaire en Haïti, notamment sur le déploiement de la mission multinationale en appui à la police nationale.
C’était l’occasion pour la Directrice exécutive de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, Ghada Waly, a exhorté ce lundi les Etats membres du Conseil de sécurité à fournir un soutien à Haïti, en parallèle à la mission multinationale, pour juguler les flux d’armes illicites et mettre en place un cadre solide de règlementation des armes à feu. Ces deux étapes sont fondamentales pour que les autorités haïtiennes puissent reprendre le contrôle de leur territoire et rétablir la normalité, a-t-elle dit.
L’ONUDC a identifié quatre principaux itinéraires par voies terrestres et maritimes suivis par les flux d’armes illicites et de munitions. Elles sont envoyées directement par conteneur depuis les Etats-Unis vers Port-au-Prince et par la frontière haïtiano-dominicaine, a indiqué la cheffe de l’agence onusienne, lors d’une nouvelle réunion du Conseil de sécurité sur Haïti, ce lundi.
De son côté, la représentante du Secrétaire général des Nations Unies et cheffe du BINUH, Maria Isabel Salvador, a formulé le vœu que la Mission multinationale dirigée par le Kenya soit déployée au plus vite pour rétablir la sécurité en Haïti. Elle a aussi invité le Comité de sanctions à accélérer la mise à jour de la liste d’individus et entités désignés pour leur implication dans la situation actuelle du pays.
Madame Salvador, qui présentait à l’occasion de cette nouvelle réunion du Conseil de sécurité le rapport des activités du BINUH depuis le renouvellement de son mandat le 14 juillet dernier, a repris le message du Secrétaire général Antonio Guterres indiquant qu’ « il ne peut y avoir de sécurité durable sans un rétablissement des institutions démocratiques. »
Pour sa part, la directrice générale de l’Unicef, Catherine Russell, a déploré que deux millions de personnes dont 1.6 millions de femmes et d’enfants vivent dans des zones sous contrôlés des groupes armés. Elle a regretté le déplacement forcé à l’intérieur d’Haïti de dizaine de milliers de personnes à cause de l’extrême violence des gangs, appelant par ailleurs les institutions financières internationales à assurer le bon fonctionnement du secteur social haïtien.
La moitié de la population haïtienne dont près de trois millions d’enfants ayant besoin d’une aide humanitaire ne l’obtiennent pas en grande partie à cause de l’insécurité et d’un financement insuffisant, s’est alarmé la responsable onusienne.
À noter que la présidente du haut conseil de la transition, Mirlande Manigat est intervenue par visioconférence à cette nouvelle réunion du Conseil de sécurité sur Haïti. Dans ces propos, elle a exhorté la communauté internationale à écouter enfin la voix du peuple haïtien et dit espérer sous peu que le Conseil de sécurité passera de la parole aux actes en matérialisant les promesses envers le pays.
Mirlande Manigat a ainsi déclaré que la force multinationale de soutien à la sécurité est attendue par une frange importante de la population haïtienne, appelant les Etats membres à envisager parallèlement la création de fonds pour la reconstruction d’infrastructures routières, judiciaires, huilières, écolières, universitaires et agricoles en Haïti, pour ne pas revivre la même expérience des précédentes missions.